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Entrevue avec le diplômé de RAC Renaud Bonneville

« Mon rôle consiste bien évidement à enregistrer leurs voix et leurs actions. En fiction je dois d’ailleurs connaitre les lignes des comédiens car le micro doit être au bon endroit avant qu’il/elle ne commence sa ligne »

Quel est votre parcours?

J’ai tout d’abord commencé par faire un DEC en interprétation Jazz au cégep de Trois-Rivières. À mi-chemin durant cette formation j’ai décidé d’arrêter car je m’étais rendu compte qu’être musicien professionnel n’était pas ce que je désirais faire de ma vie. Avant d’entrer à Recording Arts Canada, je n’avais aucune expérience en enregistrement.

Dans quels genres de projets musicaux avez-vous été impliqué au début de votre carrière?

En commençant ma carrière j’ai participé à beaucoup de courts-métrages comme preneur de son dans le cadre de Kino Montréal. Pour les personnes qui désirent commencer dans ce milieu, Kino est clairement l’endroit le plus approprié pour se forger une expérience et une éthique de travail.

Décrivez votre environnement de travail actuel et comment vous y avez atterri?

Je travaille actuellement depuis plus d’un an comme preneur de son et perchiste comme travailleur autonome.

Je prenais un café avec une amie un jour, lorsqu’elle m’a informé qu’une connaissance à elle cherchait un preneur de son pour un court-métrage dans la branche montréalaise de Kino, un réseau international de cinéastes indépendants. Je n’avais jamais fais cela mais j’ai décidé de me lancer et j’ai adoré mon expérience. J’ai immédiatement eu la piqure!

Le groupe de Kino m’a vraiment aidé à me faire des contacts dans le milieu et à acquérir de l’expérience au début de ma carrière.

Pourquoi est-ce que ces artistes/clients ont choisi de travailler avec vous?

Tout d’abord je dirais pour mon professionnalisme et la qualité de mon travail. Mais être talentueux ce n’est pas tout. Les gens doivent aimer travailler avec vous et en ce sens je crois que ma passion est visible et elle se fait ressentir sur un plateau de tournage.

Quel est votre rôle dans ce milieu de travail?

Étant donné que je suis travailleur autonome, je travaille seul donc je dois m’occuper de toutes les facettes de mon travail. Je dois tout d’abord m’assurer que j’ai tout l’équipement nécessaire au tournage. Ensuite je me dirige soit vers la boîte de production qui m’a engagé ou directement sur les lieux du tournage. J’installe le micro cravate à l’intervenant et je place la perche (en situation de fiction je perche moi même, la plupart du temps). Par la suite, j’enregistre l’entrevue en ajustant les niveaux tout au long du tournage. A la fin de l’enregistrement, je remballe tout l’équipement et je retourne au bureau de production où je leur donne les pistes audio enregistrées durant la journée. Finalement je retourne chez moi, je fais une facture que j’envoie au client et je fais des sauvegardes sur mon ordinateur et sur un disque dur externe. Dépendamment des types de tournages cela peut toujours varier un peu mais cela ressemble en gros à cela!

Donc mon rôle consiste bien évidement à enregistrer leurs voix et leurs actions. En fiction je dois d’ailleurs connaitre les lignes des comédiens car le micro doit être au bon endroit avant qu’il/elle ne commence sa ligne. Étant donné que l’on travaille avec des micros très directifs, la précision du placement est cruciale!

Il y a beaucoup de travail comme preneur de son à Montréal si on réussit bien à tirer son épingle du jeu. Je ne connais cependant pas assez le marché à l’extérieur du Québec pour pouvoir en parler.

Est-ce que les choses ont changé pour vous?

Énormément! Il y a à peine 3 ans je faisais un métier que je n’aimais pas du tout. Je n’avais aucune motivation à aller travailler. Cela fait du bien d’avoir hâte d’aller sur un plateau de tournage et de se surpasser.

Quels sont vos objectifs personnels et vos ambitions?

J’aimerais beaucoup voyager plus avec mon métier et faire du documentaire, c’est vraiment quelque chose qui m’attire.

Avez-vous des suggestions pour les personnes intéressées à démarrer une carrière dans l’audio ou la musique?

Dans notre métier, les contacts sont tellement importants. Réseautez! Je vous conseille tout simplement de ne jamais arrêter de travailler. Lorsqu’il n’y a aucun contrat payant pour vous, proposez vos services à des gens qui n’ont pas de budget. Ces personnes vous rendront la pareille un jour. Si vous arrêtez de travailler, votre nom ne circule plus et c’est la pire chose dans notre domaine.

Comment a été votre expérience à RAC? Quelque chose de particulièrement significatif s’est produit durant votre séjour à RAC?

Étudier à RAC a été vraiment stimulant pour moi. J’ai toujours eu de la difficulté à l’école par manque d’intérêt. Le cours de sonorisation et d’enregistrement musical n’a rien à voir avec l’école telle qu’on la connait.

Quelle opinion aimeriez-vous partager avec nos lecteurs, concernant le milieu de l’enregistrement?

Dans le domaine de l’audio-visuel, la plus part des gens ne connaissent pas ou très peu le son et ses contraintes. Sur un plateau de tournage, vous êtes donc LA personne qui connait le plus le son. C’est à vous d’intervenir si quelque chose ne marche pas techniquement, car personne d’autre ne le fera à votre place.

Une expérience d’une session d’enregistrement particulièrement mémorable?

Le projet de band-recording à la fin de l’année était vraiment intéressant.  Se retrouver dans une vraie situation de studio avec un groupe de musique, c’était vraiment formidable.

Toute autre expérience qui a eu un impact sur votre vie professionnelle?

Mon expérience la plus mémorable est sans aucun doute le long-métrage que j’ai tourné pendant l’été 2014 comme perchiste. J’ai énormément appris en travaillant comme perchiste pour un preneur de son.