fb

Pour Keegan O’Guedes, les jours de gloire sur GarageBand portent maintenant leurs fruits. Depuis qu’il a commencé sa carrière à RAC, l’ingénieur de son s’est imposé sur la scène musicale de Fredericton, non seulement grâce à ses projets de collaboration avec d’autres artistes, mais aussi grâce à sa propre signature sonore.

Une pièce d’équipement dont vous ne pouvez pas vous en passer ?

Macbook (pour les DAW, les plugins et plus)

La réalisation dont vous êtes le plus fier jusqu’à présent  ?

Mon travail pour McDonald’s  ? Mon travail pour Netflix  ? Les diverses communautés musicales que j’ai établies  ? J’ai beaucoup de raisons d’être reconnaissant  !

Le trait le plus important chez un collaborateur ?

Son ouverture d’esprit.

La meilleure sortie de l’année dernière ?

Je n’ai pas vraiment suivi les sorties de l’année dernière, alors pour le bien de l’art, je dirais Donda.

Si je n’étais pas musicien, je serais… probablement toujours en train de travailler dans la cuisine de Boston Pizza.

Un projet du studio Renegade Sound HQ de Keegan

Le producteur et ingénieur Keegan O’Guedes a construit une route vers la liberté en misant gros sur ses rêves. Ce créatif, originaire de Caledon, maintenant situé à Fredericton, a passé la première partie de sa carrière à travailler dur et à saisir toutes les occasions de se faire un nom avec son art. Le résultat – une multitude de compétences et de relations impressionnantes qui lui ont permis de décrocher des contrats importants avec des compagnies comme NBC et Netflix.

Plus récemment, ce nouvel arrivant s’est engagé dans l’objectif motivant du développement d’artistes avec son entreprise Renegade Sounds Studios. Influencé par l’imagination et le travail d’équipe des géants EDM d’aujourd’hui, Keegan a aussi préparé ses propres chansons, avec « In the Depths » qui donne un avant-goût de ce qui est à venir. Le diplômé assidu a pris du temps pour parler avec nous de sa trajectoire dynamique et du pouvoir qui est ressenti lorsqu’on réalise sa passion.

RAC : Qui est Keegan O’Guedes ? Parlez-nous un peu de vous, de vos origines et comment vous avez commencé votre parcours musical.

Keegan : J’ai actuellement 28 ans et je vis à Fredericton, au Nouveau-Brunswick, sur la côte est du Canada. J’ai grandi à Caledon, en Ontario. À l’école primaire, je jouais de la guitare tous les jours et, à la fin de cette période, je jouais avec des amis dans un groupe. Au lycée, j’ai découvert GarageBand sur l’ordinateur de mon frère, ce qui m’a donné les moyens de m’amuser avec ma musique. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à inviter des gens chez mes parents pour enregistrer dans ma chambre, mon premier studio.

Je savais que je voulais être musicien toute ma vie. Au lycée, je me souviens d’avoir l’impression que tout le monde était stressé par leur choix d’école postsecondaire. Moi, je savais que j’irais à une école d’ingénierie audio et de production musicale. Pendant ma dernière année d’école secondaire, j’ai visité quelques écoles d’audio à Toronto et dans les environs et j’ai trouvé celle qui me plaisait le plus – RAC.

Après avoir terminé le programme, je suis retourné chez moi pendant quelques mois avant de revenir à Toronto avec mon frère. Je travaillais comme cuisinier à Boston Pizza et je consacrais chaque seconde en dehors de la cuisine à travailler sur ma musique et à essayer de trouver un moyen de percer dans l’industrie. J’ai fait quelques « stages » et des petits boulots dans des studios, puis j’ai fini par parler avec un propriétaire de studio qui m’a offert un poste d’ingénieur du son. Il ne s’est écoulé qu’environ trois mois à partir du moment où j’ai commencé au studio, et que je sois viré de mon travail chez Boston Pizza. Durant ce temps, je continuais aussi à accepter tous les contrats d’enregistrement et de production que je trouvais.

Aujourd’hui, je travaille à temps plein dans cette industrie, sans d’autres aides ni d’autres sources de revenus et je m’investis pleinement. Jusqu’à présent, grâce à la musique, j’ai pu travailler avec des entreprises comme Netflix et McDonald’s, en plus d’avoir travaillé avec des artistes vraiment formidables comme Qwinn.

RAC : Quels sont les artistes qui vous ont le plus influencé au cours de votre carrière ? Qu’est-ce qui vous motive dans leur art ?

Keegan : Je pense à Deadmau5, Skrillex et Diplo. La façon dont ils sont capables d’innover et de mettre en œuvre leurs projets est très impressionnante. À mon avis, chacun de ces artistes a changé l’industrie de la musique et c’est quelque chose que je trouve vraiment palpitant.

In the Depths : nouvelle musique produite par Keegan

RAC : Quand avez-vous réalisé que la production musicale était quelque chose que vous vouliez poursuivre ? 

Keegan : Je n’ai jamais eu l’idée de faire autre chose (même si j’ai raconté une fois à ma mère que je voulais être un skateboarder professionnel). J’ai toujours occupé mon temps avec la musique. Je pratiquais la guitare tous les jours et je jouais aussi avec mes amis. J’étais même dans le groupe musical de mon église. Très vite j’ai commencé à faire des rythmes dans le programme GarageBand. J’ai par la suite réalisé que mon père avait un micro, alors je l’ai branché à mon interface et tout d’un coup, je me suis retrouvé plongé dans l’enregistrement. Au lycée, quelqu’un m’a payé pour les enregistrer dans ma chambre, et ça a été une grande révélation pour moi. Je me suis dit : « Je pourrais vraiment gagner de l’argent avec ça  ? Oh merde  ! » Pour moi, ce n’était pas seulement question de production musicale, mais c’était la musique dans son ensemble, et j’en suis devenu accro.

RAC : Après avoir commencé votre carrière à Toronto, vous avez déménagé plus à l’est et vous avez poursuivi vos rêves à Fredericton. Décrivez la scène musicale du Nouveau-Brunswick – comment se distingue-t-elle ?

Keegan : La scène musicale de Fredericton a quelque chose de très spécial. La ville elle-même est petite – si petite que je l’ai pensé « impossible qu’il y ait ne serait-ce qu’un seul artiste ici » lors de ma première visite. Cependant, au fil du temps, je trouvais que je  découvrais artiste après artiste et j’ai pu constater à quel point le talent est vraiment présent dans la communauté. Tout au long de l’été 2021, j’ai organisé des spectacles dans des salles locales qui se vendaient à guichet fermé – des spectacles avec des artistes avec lesquels j’avais travaillé, ce qui permettait à la communauté de découvrir le talent qui existe chez elle.

RAC : Depuis votre arrivée à Fredericton, vous avez créé Renegade Sounds Studios, un studio d’enregistrement et un centre de développement artistique. Dites-nous en plus sur cette entreprise – qu’est-ce que cela signifie pour vous d’avoir un studio à vous ?

Keegan : C’est en fait la continuation de tout ce que j’ai appris au cours de mon séjour à Toronto. Au départ, lorsque j’ai déménagé ici, j’avais de la difficulté à trouver de l’emploi dans un studio. J’en ai trouvé un sur Google ; j’ai laissé des messages téléphoniques et des messages sur Facebook, mais sans réponse… alors j’ai établi mon propre studio. Je l’ai ensuite baptisé « Renegade Sound Studios » et j’ai construit un espace pour que les artistes et les producteurs de Fredericton puissent développer leur art.
J’organise des rencontres mensuelles pour les artistes et les producteurs, ainsi qu’une série de mixtapes intitulée 506 Vol. 1, 2, 3, etc. 506 est le code régional ici, et l’idée des mixtapes est d’encourager la collaboration et de permettre aux artistes de sortir plus de musique.

RAC : Vous avez aussi vos propres projets musicaux à l’horizon, avec un EP EDM récemment mixé et masterisé. Parlez-nous de cette sortie à venir. Y a-t-il eu quelque chose de spécial dans la création de cette musique ?

Keegan : À la fin de l’année 2021, j’ai eu le sentiment que le temps était venu pour moi de m’essayer encore une fois à la production – juste pour le plaisir, pour la création personnelle. J’ai réservé une semaine de congé sur mon agenda pour créer, puis une autre semaine après pour mettre les dernières retouches sur ces chansons (production, mixage, mastering, etc.). L’EP est de la musique de danse, des sons électroniques. J’ai tout fait sur mon ordinateur et je suis très heureux de le partager avec le monde. J’étais tellement excité après avoir créé le premier beat que je l’ai envoyé à Qwinn (une de mes amis) pour qu’elle y ajoute le chant. Je pense qu’il s’est écoulé moins d’une semaine entre le moment où j’ai envoyé le rythme et quand nous nous sommes rencontrés pour enregistrer ce qui est maintenant « In The Depths ». J’attendais de trouver un moment intéressant pour diffuser la chanson, alors quel meilleur moyen que cette interview  ?

RAC : Si vous réfléchissez à votre formation musicale, quels sont les principaux éléments que vous avez retenus de votre expérience ?

Keegan : Ce que je retiens de RAC, c’est que les relations sont fondamentales dans cette industrie. Vous pouvez apprendre quelques trucs techniques sur YouTube aujourd’hui, mais c’est en étant dans une salle avec d’autres personnes qui poursuivent le même objectif que vous que la magie se réalise. J’ai rencontré beaucoup de producteurs et d’ingénieurs qui sont devenus par la suite mon réseau de soutien pendant que nous poursuivions tous notre parcours dans l’industrie de la musique. Je tiens à remercier tout particulièrement Jeff Penny, Raj, Rob Sanzo, Danny J et Guillermo Subauste. J’aimerais me souvenir de plus de personnes à ce stade, mais que ce soit des camarades de classe ou des professeurs, ce sont les personnes qui ont rendu mon séjour à RAC formidable.

RAC : Quel est le plus grand obstacle que vous ayez dû surmonter avec votre art ? Comment l’avez-vous surmonté ? 

Keegan : Jusqu’à présent, le plus grand obstacle que j’ai dû affronter est l’obstacle mental qui consistait à penser que ma carrière ne connaîtrait du succès qu’à Toronto et, qu’en dehors de cette ville, je ne pourrais pas faire ma marque dans le domaine. Comme j’avais tort…

RAC : Merci pour votre temps, Keegan ! Dites-nous ce que vous attendez le plus de 2022. 

Keegan : Merci de me mettre en valeur ! C’est une question difficile parce que le monde est tellement incertain en ce moment. Pour moi, l’une des compétences les plus importantes est la capacité de s’adapter, donc je suis surtout enthousiaste de voir où la vie me mène cette année – qui je pourrai aider, et quelle musique je pourrai créer. Je suis un gars simple, je veux juste faire de la bonne musique avec de bonnes personnes. Tout simple.

Text écrit par Rebecca Judd

Illustration par Yihong Guo