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« Présentement, je travaille en télévision, au Réseau des Sports, à titre de technicien-assistant-audio (A2) depuis novembre 2014. J’ai eu la chance d’être engagé chez RDS grâce à une entente de stage qu’offrait RAC et RDS. De plus, mes notes et mon attitude à l’école et durant le stage m’ont permis d’être choisi. »

Quel est ton parcours?

Sur le plan scolaire, mon cheminement est celui-ci: de 2007 à 2009, j’ai fait un DEC en Arts et Lettres, profil cinéma et télévision au Cégep André- Laurendeau. Là-bas, je me suis familiarisé avec le monde des médias. J’ai pu y développer ma créativité artistique et un regard analytique sur le monde.

Par la suite, j’ai entrepris un baccalauréat en études cinématographiques à l’Université de Montréal. J’ai approfondi mes facultés d’analyse sur le monde cinématographique, mais aussi sur la société. De plus, je me suis intéressé à la psychologie humaine et à l’impact des médias sur la société.

Puisque je suis un passionné de musique depuis mon enfance, que je suis musicien (batterie et guitare, surtout) et que j’ai commencé à enregistrer mes compositions musicales, je me suis intéressé plus sérieusement au domaine du son. Mon père, qui est réalisateur-producteur chez RDS, m’a fait part du fait que chez RDS, je pourrais éventuellement être engagé en tant qu’assistant-audio, si je vais étudier à Recording Arts Canada. J’ai sauté sur l’occasion et je me suis inscrit. J’ai donc pu approfondir mes apprentissages dans le domaine du son et de la musique, en plus de pouvoir éventuellement travailler en télévision.

Dans quels genres de projets musicaux as-tu été impliqué au début de ta carrière?

Avant d’entrer à l’école, j’ai commencé à travailler sur mes propres compositions musicales. Je les enregistrais chez moi, avec de l’équipement très rudimentaire et je priais pour que le résultat soit correct. Avec le temps, mes compositions s’amélioraient. Ma première expérience professionnelle de composition musicale s’est réalisée grâce à un ami d’école, qui était réalisateur pour la télévision communautaire de la Montérégie (TVSO). Il réalisait une émission de cuisine et aimait mes compositions. Il a alors accepté de synchroniser mes compositions aux images de son émission.

Décris ton environnement de travail actuel et comment tu y as atterri?

Présentement, je travaille en télévision, au Réseau des Sports, à titre de technicien-assistant-audio (A2) depuis novembre 2014. J’ai eu la chance d’être engagé chez RDS grâce à une entente de stage qu’offrait RAC et RDS. De plus, mes notes et mon attitude à l’école et durant le stage m’ont permis d’être choisi.

J’ai commencé à travailler à mon poste actuel en observant les méthodes de travail durant mon stage. J’ai posé énormément de questions aux techniciens avec lesquels j’étais jumelé. Même si j’ai été engagé en « bas de l’échelle », je me suis intéressé aux tâches réalisées par les techniciens qui travaillent dans les échelons supérieurs (A1, technicien à la postproduction audio) afin de mieux comprendre qu’elle est ma place dans l’entreprise et comment je peux évoluer à moyen et long termes. Sur le plan technique, j’ai commencé à me concentrer sur les petits détails sur lesquels il faut focaliser lorsqu’on commence un nouvel emploi, afin de « prendre le pli ». C’est un domaine d’emploi où il faut être aux aguets en tout temps, où il faut s’améliorer en faisant des erreurs et en apprenant de celles-ci. Il faut aussi apprendre à bien gérer son stress (surtout au début), car en situation de diffusion directe, il faut garder son sang froid en cas de problème.

Je crois que Marc Viger (chef des directeurs techniques) de chez RDS m’a choisi parce que je lui ai fortement manifesté mon intérêt à travailler pour l’entreprise. Avant d’être engagé, il a été mis au courant de mes bonnes notes à l’école, de ma bonne attitude. Durant mon stage, il a vu que j’étais enthousiaste et que j’étais ponctuel. Il a vu ma motivation et m’a dit qu’à mon âge, lui aussi savait ce qu’il voulait faire dans la vie.

Quel est ton rôle dans ce milieu de travail?

Mon rôle, chez RDS, est celui d’assurer le relai audio entre les talents et le technicien audio principal durant une émission. Concrètement, je teste les signaux audio dans les studios de télévision avant les émissions avec le technicien audio (A1) qui mixe celles-ci. Je teste les microphones branchés dans les décors, les microphones sans-fils et les IFB (système d’intercom), qui servent de moyen de communication entre les talents et l’équipe de réalisation. Je place les microphones et les oreillettes sur les talents avant et durant les émissions. Finalement, je m’assure de régler tout problème technique en lien avec l’audio dans le studio (problème de branchement, problème de captation du microphone, imprévu… etc.)

Comment les choses ont-elles changé au cours des dernières années?

Je n’ai pas encore acquis beaucoup d’expérience dans mon domaine, mais ce que je sais principalement, c’est que l’ère du numérique prend totalement le dessus sur le monde analogique. Dans le cas de RDS, presque tout a été converti au numérique. Les consoles présentes dans les régies audio sont des contrôleurs numériques raccordées à un serveur central, qui distribue l’accès aux préamplificateurs et aux « inputs » dans les studios. Dans l’industrie de la production musicale, presque tout a été converti au numérique là aussi. Les coûts sont conséquemment beaucoup moins élevés et la fiabilité des équipements augmente.

Quels sont tes objectifs personnels et tes ambitions?

Pour le moment, mon but est de pouvoir être le plus à l’aise possible dans mon emploi. Dans un avenir prochain, ce serait de bâtir ma propre entreprise audio ou mon propre studio dans les Laurentides et peut-être même, racheter le studio en ruines de Morin-Heights et le rénover pour pouvoir continuer ce qu’André Perry réalisait durant les années 70-80 et 90. Malgré ce qu’on peut souvent entendre sur l’industrie de la musique, je crois que ça va s’améliorer avec le temps.

As-tu des suggestions pour les personnes intéressées à démarrer une carrière dans l’audio ou la musique?

La première chose que je conseillerais à quelqu’un qui souhaite entreprendre une carrière dans le domaine de l’audio, c’est de développer ses oreilles en écoutant de la musique produite avec qualité, avec un équipement de qualité. Ensuite, ce serait de porter attention aux sons qui l’entourent : d’où ils viennent, quelles notes ils produisent et leur relation dans l’espace. Ensuite, ce serait de croire en lui/elle et de ne jamais écouter les gens négatifs qui cherchent à démotiver. Je crois que lorsqu’on veut réaliser un projet qui nous fait vibrer, il faut prendre action et ne pas se laisser rabaisser par la compétition. Il faut se concentrer sur le but et non les obstacles. Finalement, ce serait d’étudier dans une école comme RAC, qui peut établir une base très solide de connaissances et d’expérience afin de pouvoir se lancer dans le domaine.

Comment a été ton expérience à RAC? Quelque chose de particulièrement significatif s’est produit durant ton séjour à RAC?

Mon expérience à RAC a été très bénéfique. J’ai adoré mon expérience et je suis fier de ce que j’ai accompli grâce aux enseignements de l’école et à mon travail acharné. Le fait que le programme soit condensé fait en sorte que les étudiants sont toujours stimulés par l’enseignement et les projets. Il faut cependant être prêt à se démarquer et être totalement réceptif à l’enseignement, si on veut avancer dans le domaine et profiter pleinement de la formation.

Quelle opinion aimerais-tu partager avec nos lecteurs, concernant le milieu de l’enregistrement?

Selon ma petite expérience, je crois que l’industrie de la musique et du son déborde de débouchés possibles, avec le développement exponentiel de la technologie. Personnellement, je pense, qu’il faut absolument être ouvert à toute opportunité qui s’offre à nous lorsqu’on œuvre dans ce domaine. Il y a beaucoup de compétition, ce qui fait que certains marchés sont saturés d’ingénieurs et de techniciens (la production musicale par exemple). Je crois aussi qu’il est parfaitement possible d’avoir du succès dans le milieu en étant créatif et en cherchant à exploiter des domaines qui sont peu couverts par les professionnels pour le moment ou qui s’ouvriront à mesure que la technologie progresse.

Une expérience d’une session d’enregistrement particulièrement mémorable?

Mon projet d’enregistrement musical a été mémorable pour moi à RAC. J’ai pu y appliquer tous les outils que j’ai appris à l’école, en partant de la préparation à l’enregistrement jusqu’au mixage de la chanson. Ça a été fort en émotions et j’ai eu la chance d’être bien entouré et de pouvoir travailler avec un groupe enthousiaste.

Toute autre expérience qui a eu un impact sur ta vie professionnelle?

Mes premières journées de travail dans mon nouvel emploi chez RDS ont été marquantes. Elles m’ont permises de sortir grandement de ma zone de confort, d’être confronté à un grand stress qu’il a fallu que je gère. C’est que de pouvoir gérer une grande pression est un atout essentiel dans le domaine du son. Je ne peux regarder cela qu’en me disant que ça m’a appris à évoluer et à prendre confiance en moi. Je cherche toujours à m’améliorer.

Toute personne ou tout groupe qui a vraiment eu un impact sur toi ou ton travail?

Un groupe de musique qui m’a énormément influencé dans ma vie est Rush. Ce groupe, qui existe depuis plus de 40 ans, a passé au travers de nombreux obstacles. Les membres ont toujours été intègres avec eux-mêmes, en cherchant à toujours s’améliorer sur le plan technique de leur jeu et de leur musique. Malgré quelques périodes creuses sur le plan des critiques musicales, le groupe a réussi à créer de la musique intelligente et de qualité. La formation a toujours été en marge de l’industrie populaire, tout en réussissant à rejoindre des quantités importantes de fans, en composant d’abord de la musique que ses propres membres aiment.