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Les vedettes de RAC : Entrevue avec Nicolas Palacios Hardy

Questions rapides

Âge : 41

Lieu de naissance : Toronto, Canada

Plat préféré : Carne Asada 

Nombre de pays visités : 32

Nombre de tatouages : 0

Nombre d’années de travail chez RAC : 2

Signe du zodiaque : Soleil en Poissons / Lune en Verseau  

RAC : Depuis combien de temps travaillez-vous dans le monde de l’ingénierie audio ? Comment avez-vous débuté ?

Nico : À la fin de mon adolescence et au début de ma vingtaine, j’ai passé beaucoup de temps dans des studios et sur des scènes en tant que chanteur, emcee, musicien, beatmaker, etc. Mais ce n’est que par nécessité que j’ai vraiment commencé à considérer l’ingénierie audio comme un ensemble de compétences fondamentales dont j’avais besoin. 

Ce besoin est né du fait que je faisais des spectacles locaux ou que je travaillais sur des projets avec d’autres artistes et que je ressentais le manque de respect marqué envers la musique hip-hop que j’ai remarqué lorsque j’ai grandi à Montréal à la fin des années 90 et au début des années 2000. 

Des concerts à la préproduction et à la postproduction, l’esthétique et la valeur de production du genre ont été laissées entre les mains d’ingénieurs plus orientés vers le rock et le métal, qui n’arrivaient pas à comprendre pourquoi nous faisions les choses, ou comment nous voulions les faire. Cela entraînait des conflits et des frustrations dans tous les projets et spectacles. Je me suis donc procuré quelques livres et j’ai fait une plongée en profondeur avec des collègues, et nous avons appris à faire notre propre son en direct, et à enregistrer et mixer nos démos, EPs et mixtapes.  

RAC : Avez-vous un domaine dans lequel vous êtes un expert ou un poste que vous aimez particulièrement (par exemple : ingénieur du son, producteur, beatmaker, instructeur, etc.) ?

Nico : La production est vraiment mon domaine de prédilection. Comme le genre vers lequel je gravite incorpore le beatmaking, l’instrumentation en direct et l’écriture de paroles, ce sont les trois éléments fondamentaux de mon expression musicale. Cependant, en raison de l’éthique que la culture m’a enseignée, l’éducation et la sensibilisation de la communauté ont toujours été parallèles à tout ce que j’ai fait artistiquement. Est-ce que je peux répondre « tout ce qui précède » ? LOL

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RAC : Quel est votre souvenir préféré à RAC ?

Nico : Chaque fois que j’entends le projet achevé d’un.e étudiant.e dans le monde que j’ai entendu quand il était encore à ses débuts à RAC.

RAC : Vous êtes très attaché au développement de la communauté et au mentorat. Qu’est-ce qui vous a amené à vouloir travailler avec de jeunes artistes ? Quelles sont les actions que vous menez en tant que bâtisseur de communauté/mentor ?

Nico : L’accès est le mot-clé qui revient sans cesse dans ma conception de l’éducation et qui explique pourquoi je me suis engagée dans le travail communautaire au départ. Je n’avais pas cela quand j’étais jeune. Les architectes de la culture ne l’avaient pas non plus. Ce qu’ils m’ont donné, c’est l’accès à la largeur et à l’étendue de ce qu’était et pouvait être le hip-hop avant qu’il n’entre dans l’atmosphère de la culture populaire. 

Une fois que j’ai commencé à m’impliquer fortement, le concept de « teach-one, reach-one » (enseigner et connecter) est devenu mon objectif. J’ai travaillé à la création, au financement, à la construction et au fonctionnement de studios d’enregistrement gratuits dans des centres de jeunesse et des écoles. 

J’aide à organiser des spectacles et des ateliers dans des prisons pour jeunes et adultes, et je travaille avec des communautés marginalisées au niveau local et national. Mon travail avec la communauté implique également la défense des jeunes en première ligne, ce qui me pousse à participer à des conversations et à des cercles qui vont au-delà de la musique, et qui exigent donc de la résilience, une peau épaisse, de la débrouillardise et de la patience.

RAC : Vous jouez également de la batterie, faites du rap et êtes producteur dans votre groupe Nomadic Massive. Pourriez-vous nous dire depuis combien de temps vous jouez en tant que groupe et comment vous vous êtes réunis ?

Nico : Je dois vous donner la version courte, car Nomadic Massive existe depuis 2004. À cette époque (début des années 2000), la division anglo-française était assez prononcée sur la scène locale, mais je vivais dans un contexte multiculturel et multilingue. Il y avait cependant beaucoup de petits spots locaux et de soirées club où les communautés se croisaient.

Moi-même et les autres artistes (les futurs membres de Nomadic Massive) avons commencé à graviter les uns vers les autres parce que nous célébrions notre altérité. Par exemple, je rappe en anglais et en espagnol. Un autre membre rappe en français, en anglais, en créole haïtien, etc. 

Après que notre groupe ait fait un voyage que nous avons célébré à Cuba pour représenter Montréal au Festival Internacional de Rap Cubano, nous avons sorti une mixtape regroupant tous nos morceaux solo. À partir de là, nous avons construit une scène locale à partir de rien et nous avons commencé à incorporer des instruments en direct pour améliorer la dynamique et les possibilités musicales. C’est à ce moment-là que le rap est passé au second plan pour moi (nous étions déjà 5 rappeurs !), et j’ai pris quelques tambours chez un prêteur sur gage et j’ai appris à en jouer. 

En 2007, nous étions un groupe de 10 musiciens et nous avons obtenu notre première grande percée en faisant le spectacle de clôture du Jazz Fest de Montréal. Nous l’avons détruit et ensuite avons commencé à pivoter entre des concerts locaux réguliers et des tournées en Europe, aux États-Unis et en Amérique latine. Nous avons perdu quelques membres en cours de route, mais nous sommes toujours actifs et travaillons actuellement sur un nouvel EP dont la sortie est prévue au printemps/été prochain.

RAC : En tant que Butta Beats, quel est votre genre préféré à produire ? Celui que vous aimez le moins ? Pourquoi ?

Nico : Par principe, je ne fais que ce que j’aime. C’est un luxe que d’autres producteurs affiliés à des labels ou à des studios n’ont pas. C’est un choix de carrière plus difficile, mais vous vous sentez mieux d’y aller pour ces journées de 10 à 12 heures. Ceci étant dit, je préfère le hip-hop et le RnB.

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Nomadic Massive au studio. Crédit photo : 16pads

RAC : Quelle est l’expérience mémorable que vous avez vécue en travaillant comme beatmaker et producteur ?

Nico : Vous entrez dans un club, le DJ vous reconnaît et passe à l’une de vos chansons, et vous voyez la foule devenir folle.

RAC : Travaillez-vous actuellement sur de nouveaux projets ? Pouvez-vous nous donner quelques détails ? 

Nico : Nomadic va sortir un nouvel EP dans lequel je ne suis plus à la batterie et joue un rôle plus vocal. J’ai quelques projets en cours de production en tant que Butta Beats en anglais et en tant que mon alter ego Mantecoso en espagnol. Je me suis également lancé dans la conception sonore et la création de boucles dans l’idée de collaborer avec des producteurs de premier plan… Quoi qu’il en soit, restez à l’écoute de toutes mes manigances et suivez-moi @mr.buttabeats.

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RAC : Préféreriez-vous ne porter qu’une seule paire de chaussures pour le reste de votre vie ou ne plus jamais pouvoir porter un chapeau d’aucune sorte ?

Nico : Je vois que vous essayez de jouer avec mes émotions. J’aime mes outils et mes chaussures, mais je préfère les sneakers à tout le reste. Rien de tel qu’une paire de baskets neuves pour se sentir bien dans sa peau.