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Paul Col est né et a grandi dans le Massachusetts. Il est venu au Canada pour étudier la biologie à l’Université McGill. Il s’est vite rendu compte qu’il voulait travailler dans l’industrie de l’enregistrement du son et de la musique, entouré de gens talentueux et motivés. Lors de cette entrevue, Paul jette un coup d’œil éclairé sur le chemin qu’il a suivi et la direction vers laquelle il espère aller.

Pendant son séjour à l’université, la passion de Paul pour la musique est allée en grandissant et il a commencé à jouer de la basse pour quelques groupes à Montréal. Tout naturellement, par la suite, il a décidé de se joindre aux groupes avec lesquels il travaillait pour faire de l’enregistrement en studio-maison.  Il s’est rapidement trouvé face à l’abrupte courbe d’apprentissage associée à l’enregistrement sonore et musical. C’est alors qu’il a décidé d’adopter une approche plus stratégique dans la poursuite de ses rêves. Cette décision a contribué à lancer Paul dans la carrière de technicien en post-production audio.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre parcours?

«Je suis venu à Montréal en 2006 pour étudier la biologie à l’Université McGill. Après avoir obtenu mon diplôme en 2010, j’ai passé un an à enregistrer un album avec mon groupe. Après avoir été autodidacte pendant un an, j’ai réalisé que malgré mes efforts, mes enregistrements sonores n’étaient en rien comparables aux albums qui m’avaient inspiré. C’est alors que j’ai décidé de suivre une formation professionnelle et de m’inscrire à RAC».

Alors, pourquoi avez-vous choisi d’étudier au Canada?

«Les frais de scolarité universitaire représentent une fraction des coûts ici, et tous les programmes qui m’intéressaient étaient offerts à Montréal. Cela a très bien fonctionné pour moi, mais je ne m’attendais en aucun cas à me retrouver dans l’audio, mais je suis là!»

Pourquoi avez-vous choisi d’appliquer à RAC?

«Après avoir fait une recherche sur les programmes disponibles à Montréal, j’ai décidé de m’inscrire à RAC après avoir parlé à d’anciens étudiants des différentes écoles de technicien de son, ici à Montréal. Les cours offerts par RAC couvrent les diverses facettes du domaine de l’audio, plutôt que de se concentrer uniquement sur la musique, ce qui pour moi était d’une importance capitale dans la découverte de ma passion pour la post-production. J’ai également été attiré par la répartition 50/50 entre la théorie et l’application pratique.»

Comment a été votre expérience en tant qu’étudiant à RAC?

«Les enseignants étaient fantastiques, et comme ce sont tous des professionnels audio exerçant à l’extérieur de RAC,  ils ont réussi à nous donner une idée réaliste des différentes possibilités de carrières qui existent dans ce domaine, et plus encore, des exigences en termes d’éthique de travail et du dévouement nécessaires pour réussir dans ce domaine.»

L’une des responsabilités les plus importantes d’un collège est d’exposer les élèves à un large éventail de possibilités créatives et d’activités professionnelles au sein de l’industrie de l’enregistrement sonore et de la musique. Il peut souvent arriver qu’un étudiant ne soit pas familiarisé avec un segment particulier de la sonorisation et de l’industrie de l’enregistrement musical. La post-production pour le cinéma en est un exemple. Ce qui se passe lorsqu’un élève est à RAC est souvent très inspirant. Les élèves découvrent un choix de carrière passionnant dont ils ne savaient pas grand-chose. Dans le cas de Paul, cela s’est avéré être une merveilleuse expérience de changement de carrière. C’est toujours excitant de voir comment ce genre de découverte peut redonner forme à la vie professionnelle et à la créativité d’un étudiant.

Pouvez-vous partager une expérience particulière que vous avez vécue lors de votre séjour à RAC?

«Travailler sur notre projet final de post-production était, je crois, la plus grande révélation pour moi. Nous sommes allés dans un garage de mécanique et nous avons enregistré les bruits des vitres des voitures que nous nous amusions à casser, ainsi que tous ces sons extraordinaires de machinerie, d’équipement hydraulique et de chalumeaux à acétylène. C’était génial. Nous avons également enregistré de l’ADR (automated dialog replacement) et du bruitage (foley). Nous sommes ensuite retournés aux studios de RAC et nous l’avons transposé sur l’image.  Après cette expérience, j’avais pris ma décision : je voulais aller en post-production.»

Comment vos études à RAC vous ont-elles préparé pour le travail que vous faites maintenant?

«Cela m’a apporté les connaissances techniques et les outils nécessaires pour accéder au domaine. Comme toute profession, la majorité de ce que vous apprenez se fait par expérience et défis quotidiens, mais ayant développé une solide compréhension technique de l’audio et de l’acoustique pendant mon séjour à RAC, cela a été un atout majeur jusqu’à présent, surtout face à des scénarios nouveaux et difficiles.»

Sur quels types de projets avez-vous travaillé au début de votre carrière?

«J’ai commencé à travailler dans un studio/salle de spectacle à Laval. Je faisais la sonorisation des concerts et l’enregistrement multipistes directement à partir de la console de mixage. C’était très amusant, mais je préfère de beaucoup les éléments de post-production du travail de mixage, montage et traitement.»

L’étape suivante pour Paul a été de contacter les gens dans l’industrie de la post-production à Montréal. Un contact l’a mis en contact  avec Sonomar studio. Paul a été embauché pour un projet de post-production sur lequel le studio travaillait. Paul pense que grâce à ses études à RAC, il a eu un avantage sur les autres candidats qui ont été rencontrés pour le projet.

Pouvez-vous décrire votre travail actuel et comment  vous en êtes arrivé là?

«Actuellement, je travaille comme éditeur de dialogue et éditeur junior d’effets sonores. J’ai rencontré un monteur sonore superviseur de projet à Montréal, Martin Pinsonnault, et j’ai commencé à travailler avec lui sur ses films il y a quelques mois. Je suis entré en contact avec lui grâce à son ami Michel qui est un concepteur sonore de Montréal, qui m’a guidé vers lui.»

«C’était très clair dès le début que mon manque d’expérience serait un facteur déterminant. Bien que j’aie eu une bonne compréhension des concepts et des fondements audio, je n’étais pas au courant de ce que cela signifiait de travailler dans le cadre d’une équipe de post-production audio, ce qui est vraiment important. À cet égard, je pense que ma volonté d’apprendre et mon intérêt pour l’audio ont joué un grand rôle dans mon embauche, ainsi que le timing, et bien sûr la chance.»

Quel est votre rôle dans le studio?

«Mon rôle dépend vraiment du film, du budget et des exigences circonstancielles. À l’heure actuelle, nous travaillons sur 3 films simultanément, donc mon rôle varie entre l’édition des effets sonores, la spatialisation du son en fonction de l’image, l’aide au bruitage, la préparation du mix… Il s’agit de faire tout ce qui doit être fait pour que les films continuent à progresser le mieux possible.»

Quel est le niveau de complexité de votre environnement de travail?

«Assez simple en fait, tout finit par se retrouver dans Pro Tools et se joue sur les moniteurs, mais il y a beaucoup de petits outils et de programmes que nous utilisons pour optimiser le flux de production en studio. La liste ne cesse de croître avec chaque projet, car il y a tellement de façons de rendre le flux audio plus efficace. Ainsi, même si le flux de travail devient plus compliqué en termes de nombre d’applications logicielles et d’outils que nous utilisons, la conséquence est que le travail lui-même devient plus simple.»

Comment est le milieu de la post-production à Montréal?

«C’est formidable. Tous ceux que j’ai rencontrés jusqu’à présent ont vraiment été une source d’inspiration à la fois dans leur passion et leur connaissance du domaine de l’audio. Montréal est un endroit idéal pour travailler en post-production. Le Québec a sa propre industrie cinématographique et il y a des tonnes de sociétés de jeux vidéo ici aussi – et il y a certainement beaucoup de concurrence. Il y a beaucoup de gens vraiment talentueux ici qui font un travail fantastique. Ainsi, afin de réaliser quelque chose, vous devez travailler dur et améliorer continuellement vos compétences.»

Lorsqu’on lui a demandé d’énumérer ses objectifs personnels et ses ambitions, Paul a éloquemment répondu: «S’améliorer, et en savoir plus qu’hier.»

Avez-vous des suggestions pour les personnes intéressées à démarrer une carrière dans votre domaine?

«Travailler avec acharnement pour ce que vous voulez, et demander une rétroaction à chaque occasion.»

Quand on parle avec Paul, il est évident qu’il est passionné de post-production audio et  à ses yeux, il est primordial de s’entourer de gens talentueux et ambitieux. Lorsqu’on lui a demandé si quelque chose en particulier a eu une grande influence sur lui,  lors de son passage à RAC, sans la moindre hésitation, Paul a répondu: «La rencontre de personnes avec des vues similaires et qui partagent la passion pour l’audio.»