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Questions rapides

Si je n’étais pas musicien, je serais… Designer graphique exclusivement ou sinon ébéniste

Je m’en vais sur une île déserte, j’amène: Un chien

Plugin(s) préféré(s): Black box

Citation (ou paroles) préférée: « Et si la mort venait me dire, il ne te reste que 20 minutes, ben j’aurais souhaité la paix et j’aurais râpé 10 minutes » – Si c’était le dernier de Diam’s 

Ce que j’écoute en boucle ces temps-ci: Jungle Jack 

Quand Friz prend sa plume pour rapper, c’est pour lancer un message d’espoir et de liberté: sans barrières ni craintes, l’art est fait pour être partagé. Le photographe et designer graphique préconise de faire ce qui nous allume intérieurement, et ce, « même si c’est de faire pleins de trucs différents ». Il a partagé avec RAC sa verve artistique et nous encourage à la création sans questions ni doutes – « puisqu’en vrai tant que la personne qui crée est satisfaite sur le moment », c’est ce qui compte!

RAC: Pouvez-vous nous partager votre cheminement artistique et ce qui vous a mené à RAC? 

Friz: J’ai commencé à écouter le rap français vers 8 ans et je n’ai jamais arrêté. Je n’avais aucune intention d’en faire moi-même car j’étais beaucoup trop timide et réservé pour envisager de rapper ou de monter sur scène. À 19 ans, pendant un de mes premiers voyages en Nouvelle-Zélande, j’ai rencontré un allemand qui rappait et je me suis dit : pourquoi pas essayer de lui faire une prod? Tout a commencé là. J’ai continué par la suite sans prendre ça trop au sérieux. 

À la fin de mes voyages, je voulais m’installer au Canada et me faire un réseau dans la musique. Il était temps de commencer cette nouvelle page de ma vie en faisant une école. Ça a été une de mes meilleures décisions. Quand je me suis inscrit à l’école, j’étais encore en France et c’était COVID. En attendant de venir à Montréal, je me suis acheté la base pour produire correctement et j’ai écrit et produit davantage pour me perfectionner. À RAC, j’ai rencontré TH3O et Matmo avec qui je fais encore de la musique. Ils m’ont poussé à écrire et à rapper: ils me disaient qu’il y avait quelque chose à aller explorer. 

RAC: Quels sont les artistes qui vous influencent et comment vous différenciez-vous d’eux? 

Friz: Si je dois ressortir des noms qui me suivent depuis longtemps dans mes playlists ce serait Booba, Diam’s, Nekfeu, la scène parisienne de manière générale. Je suis ces artistes depuis longtemps, mais je découvre aussi constamment de nouveaux talents qui me choquent de par leurs techniques, direction artistique et textes: BB Jacques, Ben PLG, Alpha Wann, Deen Burbigo et bien d’autres. De manière générale, les artistes que j’écoute m’influencent surtout au niveau de leur direction artistique mais pour ce qui est des paroles, je m’inspire principalement de ce qui se passe autour de moi.

RAC: Vous avez conçu votre dernier album de A à Z, incluant le mix et mastering. À quel niveau est-ce important pour vous de travailler sur chacune de ces étapes et pourquoi?

Friz: Ça a toujours été très important pour moi d’avoir la main sur l’ensemble de ce que je crée. Je n’arrive pas à concevoir le fait d’écrire un texte et de laisser tout le reste à quelqu’un d’autre en découvrant le produit final plus tard. Surtout parce que j’aime principalement le processus de création. Au moment où j’ai commencé à travailler sur mon album Blue Moon, j’avais besoin de produire seul afin d’être immergé et de sortir mon projet comme je l’avais imaginé. Je fonctionne beaucoup avec les images mentales. Souvent je commence à écrire une ou deux lignes et j’ai directement le clip imagé dans ma tête ou un concept pour accompagner le morceau. Je trouve ça beau d’avoir les aptitudes de créer un album de A à Z. Je suis fier d’avoir pu tout créer, même les visuels. Je continue encore ce processus créatif aujourd’hui, tout en essayant de collaborer avec d’autres personnes pour élargir mon champ de compétences. 

RAC: En effet, vos talents s’étendent aussi au design graphique et à la photographie, que vous avez mis à profit dans votre projet artistique. Est-ce un objectif de varier votre offre de service? 

Friz: C’est plus qu’un objectif : c’est un besoin. J’aime sincèrement l’art et la création sous toutes ses formes. J’aime créer sans penser à vouloir faire de l’argent. Ma première motivation a toujours été de créer et de matérialiser mes idées. Je n’ai jamais fait de l’art pour vendre, ça a toujours été pour moi primordial et je pense que c’est une façon d’être totalement authentique et sincère. De plus, ça me permet de tirer profit de mes passions et de créer de différentes façons. Quand j’écris un morceau, je peux visualiser facilement les supports marketing et les visuels qui iront autour. Je dirais aussi que ça me permet de varier mes rôles en fonction de mon humeur ou des périodes de ma vie. Il m’arrive de ne pas écrire pendant quelque temps, mais j’en profite pour mettre mon chapeau de designer ou celui de photographe par exemple.

RAC: Quelle a été votre approche face au mix et mastering de votre projet afin de maintenir une objectivité à l’écoute finale?

Friz: Ça a été le plus gros défi sur l’album. Parfois c’était compliqué de savoir si je faisais le bon choix puisque j’étais tellement imprégné par le projet, mais je me suis fait confiance jusqu’au point où j’ai décidé que c’était la version finale. J’ai pris des jours de pause entre les écoutes des versions de mix et de master pour réécouter avec une oreille plus reposée. Peut-être que j’aurai dû consulter d’autres personnes pour avoir des oreilles neuves concernant les dernières retouches, mais je n’ai aucun regret de ne pas l’avoir fait. C’était aussi la première fois que je faisais du mastering, j’ai utilisé ce que j’avais appris à RAC en plus d’apprendre en le faisant.

RAC: On dénote dans vos textes une poésie imagée, quelle est votre démarche quand il est temps d’écrire les paroles et de les mettre en musique?

Friz: De manière générale j’écris sur une instrumentale, mais ça peut m’arriver de composer a capella et d’ensuite ré-adapter le texte sur la musique. Quand je suis vraiment inspiré je peux écrire des morceaux en 30 minutes. Ce qui est certain c’est que je porte une attention particulière aux mots que j’utilise et aux images que je reproduis à travers mes textes. J’aime quand l’auditeur.rice voit instantanément les images que j’ai tissées au travers de mes mots. 

RAC: Quelles sont les inspirations et visions derrière l’album Blue Moon, sorti en février 2024?

Friz: Mon environnement et certains sujets que je souhaitais aborder m’ont influencés pour l’écriture. Pour la vision globale, tout est dans le titre: la lune et le ciel. J’aimais le fait d’utiliser la lune comme concept et élément visuel. La lune bleue se produit rarement et il y même une expression autour d’elle  « Once in a blue moon »  (Une fois tous les 36 du mois). J’aimais que mon projet soit représenté par quelque chose qui n’arrive pas souvent et qui marque. Pour pousser le concept, j’ai confectionné des cartes pour chaque morceau. Étant liées l’une à l’autre, chacune d’elles ont servi de teaser, que j’ai commencé à sortir sur les réseaux sociaux au début du demi-cycle lunaire jusqu’à  la fin du cycle de la lune. L’album est sorti le jour de la blue moon. 

RAC: Quels sont vos projets pour la prochaine année?

Friz: Je travaille actuellement sur un projet que je produis avec Tysma et Cyd. On travaille sur un concept qui sera probablement sur plusieurs volumes et qui s’apparentera à une suite d’EP. Mis à part ce projet, je souhaite développer mon rôle de designer graphique, continuer à faire de l’art sous toutes ses formes et en apprendre plus sur mes passions.

Ne manquez pas les autres articles de notre série, tels que Les vedettes de RAC : Kristopher Rioux et Les vedettes de RAC : Caleigh Barker.

Écrit par Caroline Boivin
Illustration par Holly Li