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Questions rapides 

Signe du zodiaque : Verseau

Morceau de guitare préféré : « Weird Fishes/Arpeggi » de Radiohead. Il y a des lignes de guitare assez étonnantes ! 

L’endroit où jouer à Calgary : Sled Island Festival et Rockin’ 4 Dollar$.

Ce que j’écoute en ce moment : Beaucoup de Jeff Rosenstock. NO DREAM et HELLMODE sont en boucle tous les jours. 

Pédale préférée : J’adore les pédales de style Rat. J’en fabrique 4 actuellement!

Michael Teh, diplômé de RAC, travaille sans relâche depuis qu’il a terminé sa formation. Connu pour ses pédales DIY inventives sous la marque Anomalous Effects, Michael s’est taillé une place unique sur la scène musicale indie de Calgary. Avec une passion éveillée dans le cours de soudure de RAC, il est retourné à Calgary prêt à faire sa marque – non seulement en tant qu’ingénieur du son, mais aussi en tant qu’entrepreneur dans la conception de pédales d’effets. De la production de talents locaux comme Citysleep, Jae Sterling, et Wyatt C. Louis à la fabrication de pédales pour des musicien.ne.s de tous genres, l’histoire de Michael est faite de créativité, de communauté et de compétences pratiques. Faisons connaissance avec ce créateur en pleine ascension et avec les conseils qu’il donne aux ingénieur.e.s du son et aux producteur.rice.s en herbe.

RAC : Pouvez-vous nous parler du parcours qui vous a amené à RAC?

Michael : J’ai commencé à enregistrer quand j’étais adolescent, en écrivant des chansons et en jouant dans des groupes. C’était le moyen le plus efficace de mettre des idées sur papier. C’était à l’époque de Cool Edit Pro sur un système Windows XP. Ce n’était pas aussi accessible que l’application d’enregistrement vocal de votre téléphone, mais c’était gratuit et plutôt puissant. Je suis devenu assez bon en enregistrement pour que des groupes locaux me paient environ 20 dollars pour enregistrer un EP de 5 chansons pour eux. Après le secondaire, je savais que je voulais faire quelque chose avec la musique, et j’ai pensé que la chose la plus versatile que je pouvais faire était la production de disques.

RAC : Pouvez-vous nous dire comment vous avez fait pour passer de l’enregistrement de EPs à 20 $ à un producteur bien établi à Calgary ?

Michael : J’ai été surpris de commencer à recevoir l’attention des artistes de la ville. Après avoir obtenu mon diplôme à RAC, j’ai commencé à produire ma propre musique et à donner des concerts. J’ai rencontré des artistes qui aimaient ce que je faisais, ce qui m’a donné l’occasion de travailler sur leurs projets. C’est le pouvoir de la communauté. Après quelques projets, les gens ont commencé à me connaître comme le producteur de l’album d’untel ou d’untel. Si c’était à refaire, je dirais « oui » plus souvent. J’avais l’habitude de refuser des projets d’enregistrement si je n’étais pas intéressé, mais en sachant ce que je sais maintenant, c’était des occasions de faire des choses intéressantes et d’acquérir de nouvelles compétences.

RAC : À quoi ressemble la scène musicale locale de Calgary ?

Michael : La scène musicale de Calgary est très dynamique. Plusieurs d’entre nous de cette génération en ont assez de la politique conservatrice de l’Alberta, et nous exprimons tous nos frustrations de manière unique et intéressante. Il y a beaucoup de musique folk, indie et country alternative qui sortent d’ici. Nous sommes également très conscients du fait que nous vivons sur les terres du Traité 7 et de l’héritage autochtone qui en découle. Les artistes autochtones ont une voix forte ici.

RAC : D’où vient l’idée de vendre des pédales, et deuxièmement, qu’est-ce qui vous a inspiré une esthétique aussi sombre?

Michael : Lors du confinement, il était difficile de suivre les groupes dans lesquels on jouait ou d’en créer de nouveaux, et j’avais besoin d’un moyen d’expression créatif. Je me suis souvenu de ma formation en soudure à RAC et j’ai décidé de construire une pédale de guitare après avoir appris quelques rudiments d’ingénierie électrique. L’idée m’est venue de créer une petite entreprise, et j’ai donc fondé Anomalous Effects. J’ai toujours été attiré par les côtés sombres de l’art – la musique et les arts visuels – et j’ai donc adopté une esthétique que je me sentais le plus à l’aise d’explorer.

Anomalous Effects

RAC : De toutes les pédales que vous avez créées, quelles sont vos préférées et quelles ont été les plus difficiles à fabriquer?

Michael : J’ai gardé l’une de mes premières pédales – une distorsion – parce que c’est la pédale qui sonne le plus violemment que j’aie jamais entendue. Je l’ai fait tomber pendant que je la construisais et j’ai écaillé la peinture, alors je n’ai pas eu envie de la vendre. C’est probablement ma pédale préférée de tous les temps parce qu’elle sonne très bien et a une grande valeur sentimentale pour moi. La pédale la plus difficile que j’ai réalisée est « The Guiding Light ». J’ai documenté l’ensemble du processus sur ma chaîne YouTube – il a fallu plus de 4 heures pour la souder.

RAC : Qu’est-ce qui vous a poussé à créer une entreprise de pédales DIY, et quels sont les éléments clés que vous prenez en compte lors de la conception de chaque pièce?

Michael : Construire des pédales est une expérience très gratifiante. J’ai l’occasion de conceptualiser une idée folle et de trouver des moyens créatifs de la réaliser. Je dois toujours m’assurer que j’ai un concept solide que je peux communiquer facilement à l’aide de visuels et de circuits.


RAC : Quelles sont les premières étapes lorsque vous commencez à travailler avec un groupe avant d’enregistrer?

Michael : Lorsque je commence un nouveau projet d’enregistrement, j’aime assister à la répétition du groupe pour l’entendre en action et avoir une idée du son qu’il veut obtenir. Nous mettons ensuite au point le processus, échangeons des idées, déterminons ce dont nous avons besoin (lieu, musicien.ne.s de session, technicien.ne de batterie, etc.) et établissons un calendrier approximatif.

RAC : Votre groupe, Parasol Ghost, a sorti un album en 2020. Quel a été votre rôle et pouvez-vous nous parler du processus de composition et de production du projet?

Michael : J’ai joué du piano et du second violon dans le quatuor tout en coproduisant avec mon bon ami et incroyable auteur-compositeur, Victor Wu. Notre seul album s’intitule All Else Has Long Been Forgotten. Il nous a fallu trois ans pour le terminer, mais c’est de loin la collaboration et la réalisation dont je suis le plus fier.

RAC : Quels sont vos projets pour la fin de 2024?

Michael : J’ai une nouvelle série de quatre pédales de distorsion qui sortira bientôt, basée sur le circuit Pro Co Rat et « Shitennō » d’Akira Yamaguchi. Je joue aussi beaucoup plus de musique ces jours-ci, et j’ai récemment rejoint une chorale communautaire. On verra bien ce qui se passera!

Écrit par Caroline Boivin
Illustration par Holly Li