Né et élevé à Montréal, Andrew Pololos a découvert sa passion pour la musique très tôt. Il a appris le métier alors qu’il n’était qu’un jeune adolescent, sous le tutorat de son père qui était à l’époque DJ de mariage à temps partiel. Aujourd’hui, Andrew est un DJ et un producteur de musique house accompli qui joue à des événements des événements et des lieux renommés dans le monde entier, qui a eu une nomination aux JUNO et qui a récemment ouvert son premier club dans sa ville natale.
Il a pris le temps de discuter avec RAC des différents aspects de sa carrière de DJ et de producteur de musique, et de la façon dont il est arrivé là où il en est aujourd’hui.
RAC : Vous avez commencé à jouer en tant que DJ avant d’avoir l’âge de jouer dans les clubs – pouvez-vous nous dire où tout a commencé ?
Andrew : J’ai commencé à faire des fêtes scolaires et des « Sweet sixteens », et puis finalement j’ai commencé à organiser mes propres fêtes avec des amis. J’ai ensuite commencé à faire de la promotion pour un club à 17 ans et à jouer les premières parties, jusqu’à ce que je sois prêt à jouer une soirée seul.
RAC : Comment avez-vous créé ces premières opportunités de concerts en tant que jeune talent débutant ? Diriez-vous que le networking a été important dans ce processus ?
Andrew : Mon cousin et moi avons fait du réseautage avec tous ceux que nous avons rencontrés et avons littéralement porté notre marque sur nos poitrines. Il est important de se montrer dans ce secteur. La promotion organique et personnelle est bien meilleure que les médias sociaux, à mon avis.
Facebook était en plein essor à l’époque et nous avons vraiment mis nos efforts sur les médias sociaux, mais nous nous sommes surtout concentrés sur les promotions, de manière organique avec notre cercle d’amis. Notre passion a tout dépassé et je pense que les propriétaires de clubs, les promoteurs et les bookers l’ont vu en nous.
Nous avons fait un mashup de deux morceaux et l’avons envoyé au plus grand booker de Montréal par message Facebook. Je pense qu’il est très important d’envoyer de la musique accompagnée d’un message bref et concis lorsque vous envoyez un courriel à une personne influente. Vous devez envoyer un produit solide qui suscitera l’intérêt. L’une des chansons de notre mashup comprenait un nouveau track d’un groupe qui venait en tournée à Montréal. Je pense que le booker voulait donner à un nouveau groupe l’occasion de se faire connaître et il a admiré notre dynamisme. Donc, à 19 ans, nous avons obtenu notre premier concert en première partie d’un grand groupe, puis le deuxième, puis le troisième.
Ce booker a ensuite ouvert le New City Gas, une salle de 4600 personnes, et j’y travaille chaque semaine depuis lors.
RAC : Comment vous êtes-vous fait connaître sur la scène montréalaise au fil des ans pour en arriver là où vous en êtes maintenant – engagé tous les soirs dans les endroits branchés ?
Andrew : Merci pour ces mots gentils.
Il est important pour moi de faire évoluer ma carrière d’une manière ou d’une autre, chaque année. L’un des aspects essentiels est d’améliorer continuellement son métier et de s’efforcer de faire plus et d’être meilleur. Il est également très important de nouer de nouvelles relations et d’entretenir les anciennes. Repousser les limites à l’extérieur de Montréal et à l’échelle internationale a également contribué à propulser ma réputation au niveau local.
RAC : Pouvez-vous nous dire comment vous avez percé sur la scène internationale ?
Andrew : Je travaillais un soir au club, et un de mes amis m’a présenté au responsable de l’événement pour The Yacht Week Worldwide. Nous avons discuté brièvement, et je pense qu’elle s’est beaucoup amusée car elle a dansé sur le haut-parleur toute la nuit. Le lendemain, j’ai reçu un contrat, et quelques mois plus tard, je jouais en Croatie.
Mon meilleur ami m’a accompagné et a pris beaucoup de photos pour moi. J’ai donc pu publier plein de nouveaux contenus, comme des sets de DJ en direct lors de ces fêtes épiques et des photos vraiment géniales lors des événements en plein air. Tous les promoteurs, DJ et propriétaires de clubs à Montréal m’ont vu jouer à l’étranger, ce qui donne automatiquement plus de crédibilité à un.e DJ local.e qui revient au pays. À partir de ce moment-là, j’ai eu l’impression d’accéder à un nouveau palier et d’être davantage respecté par mes pairs. J’ai aussi pu faire payer mes services plus cher parce que je pouvais me considérer comme un DJ international.
Après cette première chance, les opportunités ont commencé à faire boule de neige, puis sont venues d’autres opportunités internationales partout dans le monde.
RAC : Un autre exemple remarquable de là où networking peut vous mener !
En tant que DJ, vous êtes un artiste, mais vous vendez aussi un service ; ceci est une entreprise. Quels conseils d’affaires donneriez-vous aux DJ aspirants pour développer leur carrière ?
Andrew : Mon conseil serait d’être persévérant et de ne pas se décourager ou abandonner. Les opportunités ne se présentent pas miraculeusement, il faut donc travailler dur et les concrétiser. Restez fidèle à ce en quoi vous croyez et le succès viendra. Cela signifie également qu’il faut dire non aux opportunités qui ne correspondent pas à votre vision. Tant de DJ, de promoteurs et de propriétaires de clubs plus expérimentés m’ont donné une chance et m’engagent encore dix ans plus tard.
Il va également sans dire qu’il est important de rester humble et gentil.
RAC : Vous avez signé sur Aquarius Records en 2019. Comment cette opportunité s’est-elle présentée à vous et comment a-t-elle changé votre carrière ?
Andrew : J’ai commencé à publier de la musique de manière indépendante sur SoundCloud, puis sur des blogs musicaux. J’ai ensuite essayé de sortir quelques singles avec des labels dans l’espoir qu’ils fassent connaître ma musique auprès d’un public plus large. Ce n’est qu’après avoir sorti une chanson avec Aquarius Records intitulée « Never Be The Same » avec Andria Piperni que j’ai vraiment compris le potentiel de travailler avec un label qui a de bons contacts dans l’industrie. Après ce succès, nous avons décidé de signer un album ensemble, ce qui était très intéressant et m’a permis d’apprendre beaucoup sur la quantité de travail nécessaire à la sortie d’un album.
Des milliers de chansons sont publiées chaque jour. Alors bien sûr, avoir un bon morceau est le plus important, mais c’est aussi idéal d’avoir une équipe qui vous soutient et qui fait avancer votre musique.
RAC : Comment restez-vous motivé en tant que créateur ? Un conseil pour ceux et celles qui se sentent bloqués ?
Andrew : Pour moi, mon métier en tant que DJ est le meilleur moyen de tester des chansons et de voir ce qui fonctionne ou non sur le dancefloor.
En écoutant d’autres DJ et en voyageant, je retourne toujours chez moi inspiré et motivé.
RAC : Avez-vous une méthode pour diviser votre temps entre Andrew le DJ et Andrew le producteur/créateur ?
Andrew: Entre les concerts, la production et la gestion du nightclub, je ne dors pas beaucoup ces jours-ci, mais c’est le sacrifice que l’on doit faire pour ce style de vie.
L’été, je donne davantage de concerts et j’ai moins de temps pour produire, alors j’essaie de préparer et de planifier tous mes lancements annuels pendant l’hiver.
RAC : Vous avez créé un cours en ligne intitulé « How to DJ ». Quel est l’aspect du DJing avec lequel les étudiants ont le plus de difficultés ?
Andrew : Je pense que beaucoup d’artistes et de personnes créatives ont du mal avec le côté commercial de leur métier. Il faut être conscient.e du fait qu’il y a beaucoup plus à faire que d’avoir du talent et d’être un.e bon.ne DJ.
RAC : En parlant de l’aspect commercial, vous avez récemment ouvert votre toute première boîte de nuit à Montréal, Francesco‘s. Comment est née l’idée de cette entreprise ?
Andrew : J’ai toujours rêvé d’ouvrir une boîte de nuit. Après tant d’années à travailler dans des clubs et pour d’autres personnes, je me suis dit qu’il était temps de faire évoluer ma carrière et de donner à d’autres DJ une plateforme pour présenter leur art.
RAC : Avez-vous d’autres aspirations futures ?
Andrew: Mon but ultime est de voyager dans le monde entier en tant que DJ. J’aimerais accroître ma popularité et ma fanbase afin de pouvoir jouer de plus grands spectacles et être la tête d’affiche de grands festivals.
Le reste suivra et se mettra en place.
RAC : Que signifie pour vous le fait d’être DJ et producteur ?
Andrew : La musique est puissante. Pour moi, être DJ et producteur signifie donc apporter des sourires, du bonheur et l’envie de danser à d’autres personnes. Pour moi, cela a toujours été une célébration de la vie et de l’existence. C’est une énorme bénédiction de pouvoir susciter ces émotions positives chez les gens à travers la musique et l’art.
—Dernières notes—
La carrière d’Andrew est un bel exemple de ce que l’on peut obtenir avec beaucoup de travail, de détermination et d’excellentes compétences en matière de réseautage. Il est un fervent défenseur de l’apprentissage par essais et erreurs ainsi que d’apprendre des personnes ayant plus d’expérience dans votre domaine. Malgré tout son succès, il croit toujours qu’il faut « s’efforcer d’évoluer », et quand on lui demande quelle est la leçon la plus importante qu’il a apprise jusqu’à présent, il répond : « La patience ! Dans un set de DJ et dans la vie. Les bonnes choses prennent du temps. »
Texte écrit par Andria Piperni
lllustration par Yihong Guo