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Pour certains, trouver sa vocation et une passion dans l’industrie de la musique est simplement une question de destin. Le diplômé de 1988 de RAC et aujourd’hui responsable de l’audio au Global Spectrum de Hamilton, Michael Stewart, est parmi ceux pour qui œuvrer dans le monde de l’audio et de la production était prédestiné.

N’étant pas né de la dernière pluie avec plusieurs dizaines d’années d’expérience et un amour pour la musique dans son entièreté, Michael a pris le temps de donner des détails sur son parcours professionnel et sur ce que signifie être responsable de l’audio, en plus d’avoir partagé ses idées sur la direction que prend l’industrie de la musique (et plus particulièrement la musique en direct) dans notre ère post pandémique.

Quel est votre spectacle live préféré ? Ravi Coltrane

Si vous ne pouviez écouter que deux chansons seulement, lesquelles seraient-elles ?  Here Comes the Sun, Mr. Blue Sky

La réalisation musicale/audio dont vous êtes le plus fier ? Working with my father!  

Si je n’étais pas ingénieur du son, je serais… an entertainment lawyer

Artiste/musicien/ensemble avec qui vous rêvez de travailler ? Paul McCartney, Elton John, Danny Elfman, Jeff Lynne

RAC : Parlez-nous un peu de votre parcours; pouvez-vous nous donner un aperçu de vos premières années et de ce qui vous a influencé à entrer dans le monde de l’audio ?

Michael : J’ai grandi dans l’industrie, mon père étant également ingénieur du son. Mes parents m’ont appuyé dans mon choix d’étudier la musique et ont aussi soutenu mon choix d’instrument de prédilection (la batterie). J’ai trouvé un amour dans tout ce qui touche à l’audio et à la musique. J’étais également impliqué dans le monde de la musique et je faisais partie des équipes de scène à l’école primaire et secondaire.

Michael au Global Spectrum à Hamilton, en Ontario.

RAC : Pourriez-vous nous parler un peu de votre cheminement en tant qu’ingénieur de son ? Comment avez-vous commencé ?

Michael : Quand j’ai terminé l’école secondaire, je savais que je voulais continuer mes études dans le domaine de la musique. J’ai postulé à la fois pour des programmes de musique et d’ingénierie/production audio et j’ai finalement choisi ce dernier. Après mes études, j’ai commencé dans l’industrie en travaillant pour une entreprise audiovisuelle. J’ai ensuite travaillé pour un magasin de musique qui avait un département de production qui s’occupait de tout ce qui concerne la production, y compris l’installation des équipements.

RAC : Dans le même ordre d’idées, comment avez-vous gravi les échelons pour obtenir votre premier poste en tant que responsable du son au Théâtre Aquarius, et ce, assez rapidement après avoir terminé vos études?

Michael : J’ai décroché le poste de responsable du l’audio au Théâtre Aquarius en travaillant dans un magasin de musique et production à Hamilton et en prenant des appels à  l’ I.A.T.S.E. (International Alliance of Theatrical Stage Employees).  L’Aquarius (une salle de l’ I.A.T.S.E. ) a affiché un poste d’assistant électricien; j’ai passé l’entretien et j’ai obtenu le poste. Environ 18 mois plus tard, le responsable de l’audio de l’époque est parti pour développer son entreprise: le poste était alors libre. J’ai appliqué et suis devenu le responsable de l’audio. Je suis resté sur ce poste ainsi que celui de concepteur sonore permanent de la salle pendant huit saisons.

RAC : Pourriez-vous nous expliquer un peu à quoi ressemble votre quotidien ? Quelles sont les principales responsabilités d’un responsable de l’audio ?

Michael : Une journée dans la vie d’un ingénieur de son (en live) : Il y a deux éléments différents; un pour les jours où il y a des spectacles et l’autre, pour les jours sans spectacle.

Le jour d’un spectacle, nous commençons à faire le chargement entre 8h et 12h, en fonction de la taille de l’événement. En général, c’est dans l’après-midi que l’artiste fait sa prise de son. Après la vérification des lignes et la balance de son, il y a généralement une pause pour le souper. Après le souper, nous sommes de retour pour le spectacle et le démontage.

Quand il n’y a pas de spectacle, nous effectuons des travaux de maintenance ou nous nous préparons pour le prochain spectacle (ce que l’on appelle « advancing »). Nous nous occupons également de l’entretien de l’équipement et préparons l’équipement que nous ne pouvons entretenir afin de l’expédier.

RAC : Selon vous, quelles sont les compétences les plus importantes à maîtriser pour les aspirants ingénieurs audio qui espèrent travailler à ce poste de responsable de l’audio dans une salle comme le Hamilton Global Spectrum?

Michael : Je dirais une bonne paire d’oreilles et la capacité de résoudre les problèmes rapidement. Les habiletés relationnelles, l’aptitude à travailler avec des personnalités différentes et de bien saisir tous les genres musicaux sont également très importants. J’ai trouvé une niche en travaillant avec des orchestres et chorales, mais j’aime aussi mixer des trucs plus lourds.

RAC : Quels sont les événements/spectacles sur lesquels vous avez préféré travailler ? Pouvez-vous nous donner quelques détails ?

Michael : Il y en a tellement, mais je vais essayer !

Billy Connolly : une personne formidable avec des histoires étonnantes – comme je l’ai dit plus tôt je suis batteur et Billy nous a offert la dernière entrevue de John Bonham (batteur de Led Zeppelin).

Ce fut un honneur de travailler pendant des années avec Le Grand Chef d’Orchestre, le regretté Boris Brott. Je me souviens qu’enfant, j’assistais à des concerts d’étudiants au théâtre. Des années plus tard, j’ai pu travailler avec lui. J’ai tellement de bons souvenirs et il m’a beaucoup appris sur la musique et les orchestres.

J’aime aussi beaucoup travailler avec des artistes locaux, c’est formidable de voir où va la scène musicale locale.

RAC : Mis à part votre travail d’ingénieur, travaillez-vous actuellement sur d’autres projets ? Pourriez-vous partager quelques informations avec nos lecteurs ?

Michael : J’ai effectivement quelques projets en dehors du travail. Au cours des deux dernières années, j’ai commencé à travailler sur ma propre musique ainsi que sur quelques enregistrements pour des clients. Vous pouvez trouver ma musique sur la plupart des services de streaming sous le nom de « AURIKLE ».

RAC : Parlez-nous de votre formation à RAC ; pourquoi avez-vous décidé d’étudier l’ingénierie audio et quels ont été les points les plus importants de vos études ?

Michael : Lorsque j’ai fréquenté RAC, le bâtiment était à son endroit initial à Stoney Creek. Je crois que j’étais dans la quatrième ou cinquième année après le début du programme, faisant partie de la classe de 1988. C’était une petite classe, environ 6-8 d’entre nous. C’était génial car nous nous retrouvions et travaillions ensemble sur chacun de nos projets. C’est à cette époque que j’ai eu l’occasion de travailler pour la première fois sur un ordinateur Mac. Avant, j’en avais seulement entendu parler et ils n’étaient pas aussi populaires qu’aujourd’hui. Je crois qu’il y avait aussi un émulateur.

Michael était le batteur de The Crawlin’ Kingsnakes, un groupe qu’il a rejoint peu de temps après avoir obtenu son diplôme de RAC et qui a obtenu un contrat de disque. (Le guitariste principal est un autre ancien de RAC !)

RAC : Merci pour votre temps Michael ! Qu’est-ce que vous avez en vue pour 2023 ?

Michael : Je pense que 2023 va être une année de transition dans la mesure où nous sommes de retour aux événements en direct, mais puisque nous nous sommes tellement appuyés sur le streaming comme moyens de divertissement au cours des 3 dernières années, j’envisage de voir un mariage des deux modes de prestations, et ce, plus que jamais. Je pense que cela va offrir de nombreuses opportunités aux personnes qui travaillent dans l’industrie.

Texte écrit par Ania Szneps

Texte traduit par Caroline Boivin

Illustration par Yihong Guo