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Récemment, j’étais en tournée avec Prince et j’ai eu la chance de faire partie de l’équipe qui devait aller faire un spectacle à la Maison Blanche pour le président Obama. J’ai rencontré le président et sa femme, impressionnant, du moins pour moi en tant que Canadien! Lol. Ça n’a pas été une longue tournée mais une expérience mémorable, Prince est un excellent musicien que je respecte.

1. Quel est ton parcours?

Je joue de la guitare depuis que j’ai 11 ans. J’ai toujours eu un intérêt pour la musique. J’ai eu plusieurs » bands » dans le passé. C’est durant ces années-là que je me suis intéressé au son et au studio. J’avais entendu parler de RAC par un de mes amis, Vincent Mercier, qui travaille d’ailleurs pour vous. Je me suis donc inscrit au cours en 1995.

2. Dans quels genres de projets musicaux as-tu été impliqué au début de ta carrière?

Dans les premières années suivant le cours chez RAC, je jouais encore de la musique dans des groupes, j’avais souvent des contrats où je m’occupais de mixer le son à la façade pour mon propre groupe ou pour ceux de mes amis. J’ai aussi fait plusieurs projets d’enregistrement live ou de démo à cette époque. Rien de vraiment gros mais assez pour prendre de l’expérience. On parle de 1995 à 1998, de 19 à 21 ans. J’ai ensuite commencé à travailler pour Solotech. Au début, je travaillais dans l’entrepôt. C’était comme ça à l’époque, ils te formaient avec l’équipement avant de t’envoyer sur les spectacles. J’ai appris à connaître tous les types de câblages et connecteurs utilisés, tous les types de haut-parleurs, les différentes consoles, les effets, j’ai beaucoup appris sur l’électricité et l’électronique, j’ai fabriqué des câbles de tous genres. J’ai même participé à l’assemblage et à la conception de haut-parleurs. Après quelque temps, j’ai commencé à faire des concerts pour eux et 2 ou 3 ans après, je suis parti en tournée pour la première fois en Europe.

3. Décris ton environnement de travail actuel et comment tu y as atterri?

Mon intérêt pour le studio et la sonorisation est devenu plus personnel que professionnel. Le temps de studio et les fois où je mixe sont plus rares et je ne le fais que pour mes projets personnels. Mon emploi a un aspect plus technique qu’artistique je dirais. Avec le temps, j’ai suivi des formations qui m’ont amené vers le design et la calibration de systèmes de son pour les spectacles. Des formations de compagnies comme Meyer Sound, L’Acoustics, JBL, D&B, Smaart, Sim, etc. J’ai également suivi une formation de chargé de projet à l’ÉTS, un cours d’Autocad 3D et j’en passe.

4. Quel est ton rôle dans ton milieu de travail?

Mon poste, Chargé de projets en sonorisation. Le contact client, la conception sonore, la création d’une équipe pour mener le projet à terme et l’exécution sur le terrain, font partie de mes tâches quotidiennes. Solotech est une compagnie de location d’équipement de sonorisation, d’éclairage, de vidéo et de gréage. Solotech offre à ses clients un service technique ainsi que de conception au besoin, pour des projets comme des émissions de télévision, des festivals, des tournées internationales, des galas, des événements spéciaux internationaux, etc.

5. Comment vois-tu la scène musicale, de nos jours?

C’est une industrie pleine d’opportunités et avec beaucoup de possibilités de carrières. Il faut par contre être prêt à travailler fort et ce, sans compter les heures.

6. Comment les choses ont-elles changé au cours des dernières années?

Je dirais que la grande différence depuis que j’ai commencé en 1998 est la venue du digital. Les consoles digitales sont là depuis un certain temps mais dans le « live », elles sont arrivées plus tard et avec certains compromis au niveau de la qualité sonore. Elles nous apportaient par contre de nouveaux outils pour faire plus avec moins. Plus petites et plus pratiques comparativement aux bonnes vieilles grosses consoles analogiques. Depuis les dernières années, les choses évoluent et changent très vite, les technologies plus accessibles nous redonnent une meilleure qualité sonore et de nouveaux outils encore plus performants. Je dirais aussi que les compagnies de haut-parleurs font des produits de grande qualité et la compétition est forte. Les nouveaux systèmes de P.A. sont ultra performants et, à mon avis, d’une qualité sonore inégalée par le passé. Les systèmes d’aujourd’hui ont pratiquement tous besoin d’ordinateur pour fonctionner et demandent de plus en plus de connaissance en réseautage.

7. Quels sont tes objectifs personnels et ton ambition ?

J’aime ma situation présentement, je me vois faire ça encore sûrement pour plusieurs années. J’aime bien faire de la recherche et développement au niveau du Touring, de la conception de système audio. J’aime faire avancer les choses et trouver des moyens pour rendre les tâches plus faciles. J’ai commencé récemment à donner des formations, chose que j’aime bien aussi, j’aime transmettre ce que j’ai appris, on l’a fait pour moi donc si je peux le faire pour les autres. Ce sont toutes des choses que je fais de temps en temps et que j’adorerais faire plus ou explorer davantage.

8. As-tu des suggestions pour ceux qui seraient intéressés par une carrière en sonorisation ou en musique ?

Allez, foncez, persévérez, faut pas lâcher par contre. Je dirais que ce n’est pas une industrie facile mais qu’il y a toujours de la place pour les passionnés. À retenir, une bonne attitude est primordiale, ça prend des années pour se faire une réputation et quelques minutes pour la détruire!

9. Que dirais-tu au sujet de ton expérience à Recording Arts?

Shit in, shit out!!! Lol. Non j’ai adoré mon expérience, les choses que j’ai apprises me servent encore à tous les jours ou presque. Le contenu des cours était très pertinent sans informations superflues. Beaucoup de pratique, les groupes d’élèves étaient petits ça nous permettait à chacun de pouvoir faire nos expériences. C’était encore l’époque analogue, je suis très heureux d’avoir eu à apprendre et connaître les deux mondes.

10. Quelque chose en particulier, qui est arrivé à RAC et a eu une grande influence sur toi?

Aller à RAC n’a fait que renforcer et confirmer que je voulais bel et bien faire une carrière dans l’industrie de la musique.

11. Quelle opinion de l’industrie de l’enregistrement aimerais-tu partager avec nos lecteurs ?

C’est une industrie qui change, pas nécessairement stable et en constante évolution. Je crois qu’il faut être capable d’évoluer avec elle, de s’adapter, de se garder informé des nouvelles technologies et être capable de les utiliser rapidement.

12. Y a-t-il eu une session d’enregistrement ou une gig live qui t’a particulièrement marqué ?

Récemment, j’étais en tournée avec Prince et j’ai eu la chance de faire partie de l’équipe qui devait aller faire un spectacle à la Maison Blanche pour le président Obama. J’ai rencontré le président et sa femme, impressionnant, du moins pour moi en tant que Canadien! Lol. Ça n’a pas été une longue tournée mais une expérience mémorable, Prince est un excellent musicien que je respecte.

13. Y a-t-il une personne ou un groupe qui ont eu un grand impact sur toi ou ton travail ?

Je dirais Denis Savage et François Desjardins » Franky « . Denis que vous connaissez sûrement comme le sonorisateur de Céline Dion et également comme propriétaire des studios Piccolo. Il est selon moi, l’un des meilleurs de l’industrie et ce avec une attitude exemplaire, gentil et professionnel. La preuve que le succès ne doit pas vous monter à la tête. Franky est l’un des meilleurs concepteurs de système Audio dans l’industrie du live, reconnu autant au Canada qu’à l’international. Il est un modèle de rigueur, perfectionnisme et innovation. Denis et lui forment une des meilleures équipes. Ce sont deux personnes que je respecte énormément. Je suis plus que reconnaissant envers eux de m’avoir donné la chance de faire mes débuts avec eux sur une tournée internationale en 2001, ma première d’ailleurs. J’ai appris beaucoup et c’est toujours plus qu’un plaisir de pouvoir travailler avec eux. Encore aujourd’hui j’ai la chance de les côtoyer, ce sont toujours des expériences enrichissantes.