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Histoire

Dans les années 1970, sur les soirées du Bronx à New York, DJ Kool Herc a jeté les premières bases du breakdance avec le « break », une technique qui consiste à prolonger le break instrumental d’une chanson en utilisant deux copies du même disque sur une double platine. Au moment où un disque arrive à la fin du break, l’autre reprend là où le premier s’est arrêté, pour le plus grand plaisir des auditeurs et des danseurs. Grandmaster Flash a développé la technique de Kool Herc en 1974, lorsqu’il a commencé à jouer simultanément différentes chansons au même tempo. Parallèlement à ces progrès techniques, la poésie de rue, ou « rap », un mélange créatif de récit et d’animation, a connu une popularité croissante. Le rap est notamment apparu pendant une période de troubles sociaux dans les années 1970 aux États-Unis, et était souvent lié aux luttes pour les droits civils. De nombreux leaders des droits civiques prononçaient des discours inspirés lors de festivals de rue, et des poètes et musiciens rappaient également sur de la musique avec des messages politiques. Ces techniques de production et ces formes d’expression se sont finalement concrétisées dans trois des quatre éléments du hip-hop : MCing, DJing, et b-boying (avec les graffitis).

Influences

Le Old school hip hop n’était pas seulement un nouveau style, c’était une réflexion sur une nouvelle ère pour la politique, les communautés et la musique en Amérique. Les expériences vécues par les artistes noirs des années 1970 et 1980 se retrouvent dans les influences sonores de leurs morceaux. Des voix inspirées par les chœurs de l’église protestante, des éléments musicaux joyeux du R&B, du funk, de la soul et du jazz, et des samples de grands orateurs comme Muhammad Ali et Richard Pryor, ne sont que quelques-unes des caractéristiques uniques du hip-hop old school.

Son

Le son du hip-hop old school se caractérise par quatre éléments principaux : un chant rap, un rythme simple, une ligne de basse funky et un son de guitare, de synthé ou un sample. Aux débuts du hip-hop, les rythmes étaient créés soit par l’utilisation de deux platines pour allonger les breaks des morceaux, soit par l’utilisation de boîtes à rythmes comme la Roland TR-808. Au fur et à mesure que le genre progressait, l’échantillonnage a pris une place de plus en plus importante dans le son du hip-hop, pour aboutir à des genres comme le G-funk et le gangsta rap.

Le « Turntablism »

Les platines à entraînement direct de la série Technics de Panasonic étaient plus propices au DJing que les versions précédentes, entraînées par courroie. Elles permettaient aux DJ de mixer, de scratcher et d’effectuer toutes sortes de tours avec les platines, comme par exemple créer des mixes de danse étendus en utilisant deux copies du même disque.

Breakdance

DJ Kool Herc a remarqué que les danseurs se déchaînaient pendant les breaks des morceaux, aux moments où tous les sons disparaissaient, sauf la batterie. En prolongeant ces pauses, les b-boys et les b-girls ont commencé à développer de nouveaux mouvements de danse adaptés à la musique. Ces morceaux étaient généralement mid-tempo.

MCing

Le mouvement américain des droits civiques des années 60 et 70 a donné une plus grande importance sociale aux rassemblements locaux comme les fêtes de quartier et les festivals de rue. La parole, la poésie et le divertissement lyrique sur des rythmes funky sont devenus des formes d’expression populaires. Ce n’est qu’à la fin des années 70 que le MCing a fait son chemin dans la musique commerciale, mais dès 1971, la musique hip-hop était présente dans le Bronx lors des « block parties ». À la même époque, les DJ des clubs ont commencé à interagir avec la foule pendant les chansons pour leur donner de l’énergie. Les innovateurs comme le DJ Hollywood de New York ne se contentaient pas de faire des rimes sur la musique, mais le faisaient sur le rythme.

Pigmeat Markham – « Here Comes The Judge »

Durham, North Carolina, 1968

Dans « Here Comes The Judge », l’humoriste et musicien Pigmeat Markham rafle l’une des premières incarnations du funk, bientôt popularisée par James Brown.

Gil Scott-Heron – « The Revolution Will Not Be Televised »

Chicago, Illinois, 1971

Le poète et activiste Gil Scott-Heron pose des voix de style rap sur un morceau de jazz funky sur « The Revolution Will Not Be Televised ».

Grandmaster Flash & The Furious Five – « Superrappin' »

New York City, New York, 1979

Une ligne de basse groovy, un beat simple et une guitare enjouée constituent la toile de fond de « Superrappin' » de Grandmaster Flash and the Furious Five, l’un des premiers titres hip-hop commercialisés.

Lady B – « To The Beat Y’all »

Philadelphia, Pennsylvania, 1979

Lady B, l’une des premières femmes artistes de hip-hop, met en avant son talent vocal sur « To The Beat Y’all ».

The Younger Generation – « We Rap More Mellow »

New York City, New York, 1979

Bien qu’il soit souvent attribué a Grandmaster Flash, c’est Melle Mel, Kid Creole et Scorpion qui ont fait la plupart des tâches de MC sur ce titre.

The Sugarhill Gang – « Rapper’s Delight »

Englewood, New Jersey, 1979

« Rapper’s Delight » n’a peut-être pas été la première chanson hip-hop à être publiée, mais elle a été la première à connaître un succès commercial. Beaucoup font aujourd’hui remonter la popularité du genre à ce morceau qui aurait été enregistré en une seule prise.

Funky 4 + 1 – « That’s the Joint »

The Bronx, New York, 1980

« That’s the Joint » est un morceau funky avec des paroles mi-chantées, mi-rappées, reflétant comment le hip-hop avait encore un pied solide sur la piste de danse. The Funky 4 + 1 met en scène Sha Rock, une breakdancer devenue rappeuse, qui est l’une des MCs féminines les plus influentes du genre.