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Questions rapides

Groupe préféré quand vous étiez adolescent? Pantera

Premier concert? Queens of the Stone Age

Guitare préférée? Ma Suhr Classic Pro, fini blanc olympique

« Des riffs puissants, des solos de guitare qui déchirent, des beaux paysages sonores obsédants et des voix émouvantes qui peuvent être interprétées comme désespérantes, mais pleines d’espoir » : c’est ainsi que le guitariste et compositeur Taylor William Wright décrit Desolate Horizons, le premier album de son nouveau groupe hard rock/metal, Sin Sayer. Fondé en 2022, Sin Sayer est ancré dans un style old-school d’écriture de riffs et de guitare, inspiré par certains des groupes préférés de Taylor dans son enfance, tels que Black Sabbath, Pantera, Alice in Chains et Rush.

Le multi-instrumentiste et ancien élève de RAC a pris le temps de parler de son nouveau projet et de son passage à l’institut.

Élevé par des parents musiciens et amateurs de rock, Taylor a été très tôt exposé à une grande variété de musique. Dans les années 90, il explorait constamment différents genres, que ce soit en regardant MuchMusic à la télévision ou en se perdant dans un nouvel album pendant qu’il jouait aux jeux vidéo. Ce n’est donc pas surprenant qu’il ait rapidement trouvé une passion, non seulement pour la musique, mais aussi pour l’écriture et la production. 

Aujourd’hui, bien qu’il écrive principalement des riffs inspirés du hard rock et du métal, le musicien dit qu’il est toujours ouvert à « tout ce que l’algorithme de Spotify met sur ma route », ainsi qu’à l’improvisation à la guitare sur d’autres genres, comme le jazz et le blues. La diversité de ses goûts et son ouverture d’esprit reflètent son désir de rester fidèle à lui-même en tant qu’artiste, avouant qu’il n’est influencé par personne en particulier quand il écrit ses chansons. « Je pense que la vie et vos propres expériences uniques sont les meilleures influences parce que, comme ça, tout est authentique et réel », note-t-il. « Si vous êtes trop influencé par vos groupes préférés et la façon dont ils écrivent la musique, vous n’êtes pas vraiment vous-même ».

Taylor décrit la guitare comme étant son instrument principal puisqu’il en joue depuis plus de 15 ans, mais il joue également de la basse, du clavier et a commencé, plus récemment, à se mettre au chant. Lorsqu’on lui demande comment il s’est lancé dans la production, il revient sur son passage à RAC. « Je voulais améliorer mes compétences en production et rencontrer davantage de professionnels de l’industrie », explique-t-il. « C’était aussi une bonne occasion de réseauter avec des gens qui voulaient écouter un geek parler de guitare et de musique, en plus de me faire des amis pour la vie ».

Il n’a pas seulement gagné des connaissances en production : « cela m’a aussi donné une méthode de travail », dit-t-il. « Comprendre comment se comporter de manière professionnelle, ainsi que le processus d’une session est une compétence inestimable ». Il attribue aussi une grande partie de ce qu’il a appris à ses emplois chez Long & McQuade et Guitarworks, ainsi qu’à de nombreux contrats freelance à Calgary, où il vit actuellement. 

Une autre leçon qu’il souhaite partager avec d’autres créateur.rice.s est l’importance de la collaboration et de ne pas jouer trop de rôles lorsqu’on travaille sur un projet. « Je pense que si vous mixez quelque chose, il est bon d’avoir une deuxième paire d’oreilles. Vous pouvez vraiment décortiquer les choses si vous avez les bonnes personnes autour de vous. Par exemple, j’ai fait l’ingénierie sur Desolate Horizons, mais j’ai demandé à Jamie King de The Basement Recordings de mixer et  masteriser l’album. Mais sur mon premier EP, Untitled, je l’ai entièrement enregistré, mixé et masterisé. Souvent, une collaboration peut donner de meilleurs résultats ».

Le nom du groupe de Taylor, Sin Sayer, est né des sons et des sentiments qui se sont manifestés dans la chambre du musicien lors de quelques sessions d’écriture particulièrement inspirantes. Ce n’est qu’après avoir écrit une grande partie de l’album qu’il a commencé à former le groupe, en faisant appel au bassiste Rob Latreille et au batteur Sean Doran. « Mon ami Brad Scott m’a aidé à écrire quelques titres et Rob a participé à quelques morceaux. Travailler ensemble était facile – je pense que nous avons des influences semblables et que nous avons compris la direction que prenaient les chansons ».

Pour décrire son processus d’écriture, l’artiste adopte une approche décontractée et sans pression : « En général, je m’assois dans ma chambre pour improviser des riffs à la guitare ou pour jouer sur des pistes de batterie. Lorsque je trouve quelque chose de cool, je l’enregistre et ça prend vie tout seul », explique-t-il. « Je ne complique pas trop les choses et je ne suis pas trop analytique lorsque je suis inspiré – je sors simplement les idées et je me lance. L’analyse est réservée à la phase d’affinement du processus d’écriture ».

Revenant sur la création de son premier album complet, Taylor souligne l’importance de la discipline et de la lutte contre le syndrome de la page blanche ou le manque d’inspiration. « Il faut juste écrire des choses, même si ce n’est pas super. Cela permet de garder la tête dans un mode d’écriture et conduit souvent à l’inspiration. Par contre, si vous attendez que l’inspiration vienne, vous n’arriverez jamais à rien ». Il recommande également de renoncer à la perfection, qui, selon lui, n’est souvent qu’une forme de procrastination déguisée en contrôle de la qualité. « La paralysie par l’analyse empêche les gens d’être productifs. Je pense qu’il vaut mieux ne pas trop réfléchir à tout. Si ça sonne bien, c’est que c’est bien ».

Une autre astuce du musicien pour faciliter le processus de création? Garder son set-up simple : « Limiter votre matériel et la quantité de sons à votre disposition peut en fait être très libérateur. Pour l’album, j’ai juste utilisé mon ampli (un Friedman JJ-Junior) et quelques guitares ».

Pour Taylor, l’évolution entre son EP instrumental Untitled et le nouvel album de Sin Sayer s’est faite en se concentrant sur l’écriture de chansons solides plutôt que sur un tas de riffs et de techniques de guitare différents. « L’EP avait des éléments de metal progressif, plutôt que des structures de chansons traditionnelles avec des couplets, des refrains et des ponts ». Le résultat, selon lui, est une expérience moins aliénante pour l’auditeur. « Et pour la première fois, les nouveaux morceaux ont des voix », ajoute-t-il. L’un de ses morceaux préférés de l’album est « Astray », la première chanson pour laquelle Taylor a chanté. « C’est ce qui a donné le coup d’envoi, lorsque mon ami Brad m’a confirmé que ma voix n’était pas si mauvaise que ça. Et [la chanson] a un solo de guitare qui déchire ».

Vous pouvez écouter Desolate Horizons par Sin Sayer sur Spotify dès maintenant.

Texte par Andria Piperni
Traduction par Maryse Bernard
Illustration par Yihong Guo