Avec plus d’un million d’écoutes mensuelles sur Spotify, Brady Kendall, un ancien de RAC, ajoute à son œuvre en constante évolution un nouvel album d’Alaskan Tapes, For Us Alone.
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Question en rafale avec Brady Kendall de Alaskan Tapes
Brady | |
Votre rôle dans Alaskan Tapes | Musicien |
Le matériel dont vous ne pouvez pas vous passer | Kontakt de Native Instruments |
Repas préféré « Je suis en session » | Une grosse assiette de frites |
Vous êtes sur une île déserte. Vous n’avez que trois albums. Lesquels sont-ils? | The Contortionist: Language, System of a Down: Hypnotize, Stars of the Lid: And Their Refinement of the Decline |
La chanson que vous préférez le moins de votre artiste préféré | Sands doute un comptable; ou peut-être manager de musicien ou quelque chose comme ça. |
Votre style de production en trois mots | Lent, doux, mélancolique |
L’inspiration est une chose complexe. Les chemins qui mènent à l’expression artistique sont invariablement semés de barrières, de culs-de-sac créatifs et de virages inattendus. Brady Kendall, l’architecte sonore du projet ambient Alaskan Tapes, le sait bien et trouve son inspiration dans un éventail de sources qui pourraient surprendre les fans de son travail. Si les atmosphères luxuriantes qui définissent un disque d’Alaskan Tapes peuvent être attribuées à l’amour de Kendall pour la littérature et les beaux-arts, son amour pour la batterie heavy métal, en revanche, est moins évident dans un genre habituellement connu pour ses paysages sonores sans tambour. Cependant, comme tant d’œuvres d’art avant lui, le dernier album d’Alaskan Tapes, For Us Alone, est le fruit de ces moments insaisissables où la musique arrive tout simplement. Nous avons rencontré le prolifique ancien de RAC la veille de la sortie de l’album pour une discussion rapide sur l’inspiration, son parcours musical et le processus de distillés les idées musicales complexes en paysages sonores captivants et magnifiques.
Originaire de la ville de Whitby, en Ontario, le parcours sonore de Brady Kendall est né de l’ennui et de la pure nécessité. « Il n’y avait pas grand-chose à faire là-bas à part faire du skateboard et traîner avec les gens », nous dit-il, « C’est pourquoi je me suis mis à la musique. C’était quelque chose que je pouvais faire moi-même et à ma façon. J’ai commencé à jouer de la batterie et j’ai été attiré par des batteurs comme Jimmy “The Rev” Sullivan de Avenged Sevenfold — des batteurs qui ont également écrit et composé une grande partie de leur musique ».
L’attraction vers les éléments de la composition musicale a poussé Kendall à agir rapidement. « Vers la fin du secondaire, j’ai réalisé que je préférais écrire et produire de la musique plus que tout autre chose », dit-il. « Je restais à la maison les week-ends juste pour faire des morceaux. C’est à ce moment-là que j’ai pensé que la musique serait la meilleure voie professionnelle à suivre ».
Le nom Alaskan Tapes trouve son origine dans l’un des projets antérieurs de Brady, O S L O, où il a réutilisé le titre de son futur EP Alaskan Tapes comme nouveau nom de plume. Alaskan Tapes fait de la musique qui est étagée, émotionnellement évocatrice et intime. Elle a été utilisée dans les courts métrages d’Eliot Rausch, tels que Childhood Trauma et Mag Stein, et dans ABADDON de Rogerio Silva.
Malgré les nuances émotionnelles et la complexité de son travail, l’attrait de Brady pour le son plus éthéré et abstrait de la musique ambient tient à la « simplicité » du genre. « Ce n’est pas non plus aussi épuisant que d’autres musiques », explique-t-il. « On s’attend presque à ce que tu improvises et que tu voies ce qui se présente, ce qui est agréable pour une multitude de raisons. Lorsque j’ai commencé à écrire de la musique ambient », ajoute-t-il, « j’ai été inspiré par un producteur nommé Owen “Owsey” Ferguson. Il écrivait des morceaux downtempo super luxuriants et inspirés de l’ambient. J’aspirais à être comme lui, essentiellement ».
Quelle que soit la position de la musique ambient sur l’éventail de la complexité, la capacité de Kendall à distiller des idées musicales complexes dans les vastes paysages sonores qui définissent son travail est indiscutable. « J’écoute beaucoup de groupes heavy, comme The Dillinger Escape Plan, The Contortionist et Hail the Sun », explique-t-il. « Quiconque connaît ces groupes sait que leur musique n’est pas vraiment simple. Écouter de la musique excessivement compliquée me donne souvent des idées que je peux simplifier. Je trouve que c’est une façon agréable d’écrire de la musique ».
En ce qui concerne son processus créatif, Kendall est peu pressé, ce qui pourrait surprendre les auditeurs habitués au rythme régulier des albums et EPs qu’Alaskan Tapes sort chaque année depuis 2015. « Avant de me lancer dans l’écriture des chansons, je passe un long moment à réfléchir à ce que je veux faire avant de me lancer. Cela permet de commencer plus facilement dans un genre aussi abstrait que l’ambient », dit-il. « Si ça ne marche pas, je commence par faire un patch et improviser dessus, ce qui fonctionne à merveille — c’est probablement comme ça que je fais la plupart de ma musique — et j’improvise avec le matériel lui-même. Faire des loops et déterminer une chaîne de pédales est tout aussi important pour moi dans le processus ». Sans surprise, c’est en studio que Kendall se sent le plus à l’aise : « Je ne me produis pas souvent », poursuit-il. « Ma passion, c’est l’écriture et l’enregistrement. Le studio est l’endroit où je veux être. Trouver la meilleure chaîne de signaux ou le meilleur placement de micro est très satisfaisant pour moi. J’adore ça ».
Pour sa musique plus récente, Brady s’est tourné vers la littérature, l’art et la poésie pour trouver l’inspiration. Le titre de son nouveau disque, For Us Alone, emprunte à un roman de Chang-rae Lee. « Il vient d’un roman intitulé On Such A Full Sea », explique-t-il. Il y avait une ligne vraiment géniale : « The sky sings its chorus of light for us alone », et cela a résonné en moi ». D’un point de vue conceptuel, For Us Alone est la première fois que Brady n’a pas eu d’inspiration précise pour l’album. « Il s’agit plutôt d’une collection de morceaux que j’ai écrits », dit-il. « Normalement, j’ai des concepts et des notes écrites, mais cette fois-ci, c’est juste venu naturellement ».
Avec plus d’un million d’écoutes mensuelles et plus sur Spotify seulement, Brady cherche à maintenir le rythme en 2021. « Maintenir le niveau où je suis actuellement est un de mes grands objectifs », nous dit-il. « J’aimerais que ce soit le long terme. J’espère sortir quelques singles et EPs supplémentaires. 2020 a été une année lente pour moi, alors j’espère que 2021 compensera. Il n’y a pas de meilleur sentiment que de terminer une chanson dont vous êtes fier et de vouloir désespérément la diffuser dans le monde ».
Illustration par Malaika Astorga