Alté, abréviation de « alternatif », est un sous-genre de l’afrobeats apparu au Nigeria au milieu des années 2010. Le terme a été initialement inventé par le jeune artiste nigérian BOJ dans sa chanson « Paper », dans laquelle il cherchait à créer une identité distincte au sein de la scène afrobeats dominante (« The ladies like me because I’m an Alté guy »). Les racines du genre sont profondément liées à l’essor des réseaux sociaux et des plateformes numériques, qui ont permis à ces artistes de se libérer des contraintes commerciales de la musique grand public. Au fil du temps, l’alté est passé d’un mouvement de niche à une force significative au sein de la musique afro, influençant les sons, la mode et la culture à l’échelle mondiale.
Influences culturelles et musicales
La musique alté s’inspire fortement de diverses influences culturelles et musicales. Elle mélange des rythmes africains traditionnels avec des éléments de genres occidentaux tels que le R&B, le trap, le reggae et la musique électronique. Le genre est également influencé par les choix éclectiques de ses créateur.rice.s en matière de mode et de style de vie, qui intègrent souvent une esthétique rétro, punk et bohème. Les artistes alté expriment un sens profond de l’individualité, défiant les normes et les attentes de la société, ce qui est évident dans leur musique, leurs visuels et leur style en général.
Un son unique
Le son de l’alté se caractérise par sa nature expérimentale et introspective. Contrairement à l’afrobeats, qui s’articule généralement autour de rythmes de danse très énergiques, l’alté est plus décontracté. Le genre fait souvent appel à des instruments virtuels tels que des synthétiseurs, des boîtes à rythmes et des guitares douces, créant une fusion de grooves suaves et de mélodies hypnotiques. Les effets tels que l’auto-tune et la réverbération contribuent à la qualité rêveuse et surréaliste de l’alté, ce qui le distingue des sons plus percussifs et entraînants de l’afrobeat traditionnel.
L’impact émotionnel de l’alté
La première émotion ou ambiance associée à la musique alté est celle de l’introspection et de l’expression de soi. Elle évoque un sentiment de liberté et de non-conformité, en résonance avec une génération qui valorise l’authenticité et la créativité. Le tempo détendu et les paysages sonores éthérés du genre créent une ambiance à la fois réfléchie et libératrice, faisant de l’alté une bande-son rebelle pour la découverte de soi et l’évolution personnelle.
Les meilleurs titres alté qui définissent le genre
« Feel Alright » par Show Dem Camp ft. BOJ & Poe (2013)
Sorti en 2013, « Feel Alright » est l’un des premiers titres à avoir défini le mouvement alté. La chanson mélange le hip-hop avec des mélodies décontractées, capturant l’essence de l’alté avec sa production douce, ses paroles réfléchies et son ambiance détendue. Ce morceau illustre l’éloignement du genre par rapport à l’afrobeats grand public.
« Alte Cruise » par Odunsi (The Engine) ft. Santi & Zamir (2018)
« Alte Cruise » est un hymne qui définit le genre alté. Sorti en 2018, cette chanson d’Odunsi (The Engine), avec Santi et Zamir, se caractérise par ses rythmes expérimentaux, son mélange de genres et ses paroles de playboy tout en douceur.
« Freaky » par Santi ft. Bridge & Nonso Amadi (2019)
« Freaky » de Santi, avec Bridge et Nonso Amadi, illustre le son éclectique d’alté. Sorti en 2016, le titre fusionne des rythmes afrobeat avec des influences reggae et R&B, créant un rythme décontracté, des voix rêveuses et une énergie jeune. Cette combinaison a fait de « Freaky » un incontournable de la scène alté, consolidant le rôle de Santi en tant que pionnier du genre.
« Damn » par Omah Lay (2020)
« Damn » d’Omah Lay, sorti en 2020, illustre l’évolution du son de l’alté. La chanson combine des rythmes afrobeats doux avec des paroles introspectives et une production smooth et minimaliste. Son ton réfléchi et sa mélodie accrocheuse soulignent la capacité d’Omah Lay à marier l’alté à l’attrait du grand public.
« 4EVER » par Cruel Santino (2021)
« 4EVER « de Cruel Santino, sorti en 2021, est une nouveauté dans le genre. La chanson présente un mélange de rythmes afrobeat, de synthétiseurs sombres et de production atmosphérique, associé au style vocal distinctif de Santino. Sa vibe dynamique et son visuel innovant reflètent le rôle de Santino en tant que pionnier dans le dépassement des frontières de l’alté.
« FTR » par Cruel Santino (2023)
« FTR » de Cruel Santino illustre le sous-genre émergent de l’alté-fuji. Le titre présente la signature ragga de Santino et des éléments psychédéliques mélangés à un rythme inspiré du fuji. Avec l’aide de S-Smart, la chanson incorpore des paroles folkloriques populaires et des éléments de style Tungba, créant ainsi une fusion unique de sons traditionnels et contemporains.
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Illustration par Holly Li
