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Reconnu pour sa curiosité inébranlable et ses accomplissements divers dans le domaine de la production musicale et la composition de musique de film, il n’est pas surprenant que Stephen « King Luck » Williams reste occupé. En tant que moitié du Jaabu Music Group, Williams termine l’année avec de grands éloges pour sa composition du drame socialement engagé de HBO « The Killing of Kenneth Chamberlain ».

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Ne soyez pas dupe du pseudonyme — Stephen « King Luck » Williams a bien mérité sa place en tant que leader de l’industrie. Le diplômé du RAC a plus de deux décennies d’expérience dans le domaine, avec une expertise allant de la production multigenre au développement d’artistes. Inspiré par un dévouement à l’intégrité artistique, Williams navigue son travail de composition avec une aptitude à l’émotion humaine. Nous avons pu discuter avec le « King » de ses valeurs artistiques, de ses derniers projets et de l’importance de s’accorder du temps pour le bien-être.

L’art de faire des affaires

Williams s’est d’abord imposé comme producteur de hip-hop, s’inspirant de la diversité créative et de l’intégrité d’artistes comme Trent Reznor et Timbaland. Après avoir réalisé la valeur de l’éducation dans l’industrie, il a trouvé sa place à RAC, où il a étudié la production et le commerce de la musique. Ces premières expériences lui ont appris l’importance de la polyvalence. « Une leçon que j’aurais aimé apprendre plus tôt serait qu’il n’y a pas d’art sans commerce », réfléchit-il. « Personne ne va le faire pour vous, alors vous devez vous concentrer sur l’art de jongler entre être un entrepreneur et un créatif ».

Williams a construit sa réputation en tant que pigiste aux multiples talents, acquérant de l’expérience dans une grande variété de genres et environnements. Il a accumulé des crédits de production avec de grands labels comme Sony ATV et Universal Music Canada, et compte des grands noms de l’industrie comme Bill Banham, ancien président de Virgin Records Canada, comme des mentors appréciés pendant cette période.

L’histoire de sa carrière démontre un désir soutenu de croissance et de survie. « Quand vous êtes un entrepreneur, vous n’avez pas le luxe de dire non », nous dit-il. « Cette approche m’a donné plus de profondeur en tant que producteur et homme d’affaires. L’un de mes mentors et partenaires Ali Dee Theodore m’a donné le meilleur conseil lorsque j’ai commencé à travailler dans cette industrie : “il vaut mieux travailler que ne pas travailler”. Cela paraît simple, mais c’est devenu un mantra pour la croissance de mon entreprise ».

Crédit: Dennis Manarchy

Nouvelle ville, grandes visions

En 2015, Williams s’est lancé dans une nouvelle aventure en déménageant à Chicago. Cette aventure lui a ouvert de nouvelles portes, mais il continue d’avoir un œil sur la scène du Canada. « Chicago n’a pas de grands labels situés comme Toronto [le fait] », remarque-t-il, « et avec Netflix plantant le drapeau à Toronto, tout va devenir plus grand au Canada ».

Williams a atteint de nouveaux sommets depuis son déménagement aux États-Unis. En 2017, Williams et son collègue Garrett Beelow ont formé Jaabu Music Group — une maison de production musicale spécialisée dans le cinéma, le théâtre et le développement d’artistes. Le duo se consacre à l’établissement de partenariats créatifs sans compromettre l’intégrité artistique des clients. Plus récemment, ils ont collaboré avec la chanteuse et compositrice arméno-américaine Murad pour affiner son style hypnotique.

S’améliorer en grandissant ensemble

Pour décrire la philosophie de Jaabu, Williams évoque une référence populaire : « Mon partenaire créatif Garrett Beelow et moi sommes de grands admirateurs de Marvel. Nous avons adoré le concept des Avengers et le fait de permettre aux personnes avec lesquelles nous travaillons, quelle que soit leur expertise, de s’épanouir sans aucune microgestion ou perturbation de leurs forces. Nous croyons qu’il faut grandir avec nos créatifs ». 

Changer le discours avec The Killing of Kenneth Chamberlain

Parmi leurs derniers projets de composition, le duo a composé la musique de « The Killing of Kenneth Chamberlain », disponible au cinéma et en HBO ce mois-ci. Le film raconte la mort de Kenneth Chamberlain Sr, un vétéran afro-américain affecté de troubles bipolaires qui a été tué lors d’un contrôle de santé. « L’histoire de Kenneth Chamberlain est une histoire tragique et, malheureusement, commune en Amérique », commente Williams. « Son meurtre présentait des complexités qui ont ajouté des nuances supplémentaires à la discussion sur la brutalité policière. Je suis tombé sur cette histoire lorsque j’étais à Toronto et j’ai été stupéfait du manque de couverture médiatique générale ».

La composition du film est basée sur la musique de drone, avec un accompagnement musical subtil pour capturer la tension de la tragédie. Williams met l’accent sur la gravité de ce projet : « La composition de la musique de ce film a été l’un des moments les plus difficiles de ma carrière, émotionnellement. Il y a eu plusieurs moments dans le play-back où j’ai pleuré et lutté ». Mais malgré ces obstacles émotionnels, le duo a réalisé une composition qui a bénéficié d’une grande reconnaissance. Le film a eu un impact énorme et a obtenu les meilleures notes dans le circuit des festivals américains, en s’assurant que cette histoire perdure.

Repousser les limites avec des expériences immersives

Williams a également appliqué ses compétences au monde unique des expériences immersives, qui entraînent les participants dans des réalités augmentées et exacerbent leurs sens avec une intensité sans précédent. Jaabu Music Group a composé deux expériences vivifiantes : la maison hantée THE UNINVITED : AWAKENING et le jeu de simulation Variant 31. « Ces projets ont été très amusants », remarque Williams. « Définitivement hors de notre zone de confort, mais ils sont l’avenir du divertissement immersif, à mon avis. Avec ces projets, nous avons composé la musique pour une expérience plutôt que pour un visuel ». Ces projets ont représenté une autre chance pour Williams de concrétiser ses valeurs et de se développer en tant que créatif.

Il n’y a pas de succès sans la santé mentale

L’éthique de travail de Williams est exemplaire, mais elle peut être un défi à gérer. Au cours de l’année dernière, il a essayé de donner la priorité à la sensibilisation à la santé mentale dans sa croissance. « L’année dernière, il s’est passé beaucoup de choses aux États-Unis avec la COVID et les manifestations concernant George Floyd », réfléchit-il. « Cette situation a rendu le travail virtuel difficile pour moi et mon partenaire. Nous avons surmonté des obstacles pour la plupart. Pour moi, faire de la musique est une affaire humaine et nous avons trouvé le moyen de prendre du temps pour le bien-être avant d’accepter des projets ».

Les prochains pas pour « King Luck »

Pour terminer l’année, Williams a hâte d’être à la saison des prix, où il espère que « The Killing of Kenneth Chamberlain » obtiendra quelques honneurs et continuera à provoquer des conversations importantes. Il mentionne que Jaabu Music Group a été recruté pour « Charlottesville », un film détaillant le meurtre tragique de Heather Heyer en 2017. Il mentionne également que Jaabu continue de travailler avec Big Dreamer, la maison de production responsable de Variant 31, pour créer une autre expérience immersive prévue pour l’année prochaine. 2021 est presque terminé, mais Williams grandit de jour en jour et en tire le meilleur parti.

Text écrit par Rebecca Judd

Illustration par Malaika Astorga