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Questions rapides:

Ton signe zodiaque : Scorpion

Qu’est-ce qui joue dans tes écouteurs? En ce moment, j’écoute mon dernier projet en collaboration avec Cam’ron de Dipset sur mon casque préféré : le Sennheiser HD 280 Pros.

Une chose étrange que tu fais lorsque tu produis une chanson : Chaque fois que j’entre en studio, que je travaille avec un artiste sur un nouveau projet ou que j’enregistre une nouvelle chanson solo, j’ai l’impression que le temps s’arrête et que le reste du monde n’existe pas.

Des paroles célèbres que tu aimes: « Sky’s the limit and you know that you can have what you want, be what you want (Le ciel est la limite et vous savez que vous pouvez avoir ce que vous voulez, être ce que vous voulez). » – The Notorious B.I.G.

3 valeurs fondamentales de 730 studios & MMB Records : Organisation, discipline, persévérance

Lorsqu’un entrepreneur et artiste comme Jeff Jones (alias Mista Jones) se lance dans un projet, rien ne l’arrête. Sachant très tôt qu’il devait réussir dans l’industrie musicale, ce self-made man a atteint ses objectifs, grâce à ses recherches et à son dévouement, en étant conscient qu’il devrait redoubler d’efforts en tant qu’artiste indépendant. Jeune adulte, Jones a commencé à enregistrer d’autres artistes avec, comme matériel, un micro de scène et une chaussette en nylon accrochée à un cintre en guise de filtre anti pop. Aujourd’hui, il peut dire avec fierté qu’il est propriétaire d’un studio et label, 730 studios & MMB Records, et offre une large gamme de services comprenant l’écriture de chansons, la musique et la production audiovisuelle, ainsi que les tournées et le management d’artistes.

RAC fait la connaissance de cet artiste et entrepreneur aux multiples facettes qui a ouvert pour des artistes comme Massari, Mia Martina, et Karl Wolf et a géré plusieurs showcase d’artistes parmi 4 tournées canadiennes.

Des tournées prolifiques

C’est, entre autres, le pouvoir du réseautage qui a permis à l’ancien étudiant de RAC de se lancer dans le booking d’événements et la gestion de tournée. Il conseille à tous ceux et celles qui souhaitent commencer dans cette activité d’aller dans les événements live, rencontrer les promoteurs et créer un catalogue d’artistes qui performent dans chaque endroit. L’objectif ensuite est de contacter les différentes salles et de demander aux artistes locaux d’y performer. Pour Jones, une tournée se construit en se soutenant mutuellement en tant qu’artiste: « Entendez-vous avec un accord de billets qui soit avantageux pour vous et pour les premières parties – de cette façon tout le monde est payé », lance-t-il. 

Bien que la tournée permette de se connecter avec son public, elle sert aussi à tisser des liens avec de futures collaborations ou de futurs acolytes. Pour offrir autant de services, le producteur s’est associé avec Stéphane Charette Parker et ​Kiyan Lautenschlager, qu’il a croisés pendant une tournée. « Ces personnes vibrent sur la même fréquence que moi. Ils sont ambitieux, loyaux, dévoués, travailleurs et partagent une passion pour la musique ». Le beatmaker et compositeur s’est aussi dégoté une collaboration avec Sans Pression après avoir discuté avec lui dans une soirée où il l’avait booké à Gatineau. « À partir de là, tout s’est enchaîné. Nous avons fini par travailler sur une chanson ensemble et je me suis retrouvé à Montréal pour tourner un vidéoclip pour notre chanson. Plus tard, je l’ai inscrit à tous les concerts de ma tournée au Québec et nous avons fini par collaborer une deuxième fois », détaille-t-il.

Avant le hip-hop

Le jeune Canadien regardait MuchMusic et enregistrait son clip préféré pour pouvoir écouter les paroles et s’en souvenir. Tout a débuté par le punk et le heavy metal avant de se tourner vers le hip-hop. « J’ai commencé le lycée avec mes cheveux bleus en Mohawk, j’ai acheté une guitare basse, j’ai rejoint un groupe et joué au spectacle de talents de l’école. Ma mère a déménagé quand j’avais 15 ans et j’ai décidé de rester avec mon frère aîné. C’est là que la musique hip-hop à commencé à m’intéresser car j’étais capable de comprendre les paroles », se souvient-il. Il s’est mis à faire du beatbox sur les rimes d’un ami et a fini par écrire les siennes. Il s’est lancé dans l’enregistrement et a acheté une table de mixage d’occasion, une copie de FL Studio et d’Acid Pro pour aménager un endroit où ils pouvaient enregistrer. « À partir de ce moment-là, c’était des essais et des erreurs pour comprendre les plugins », dit-il, jusqu’à ce que, quelques années plus tard, il décide de déménager à Montréal pour suivre les cours à RAC.

Après avoir obtenu son diplôme, il est revenu à Gatineau et a décroché un emploi temporaire de technicien de scène à la Salle Odyssée, tout en enregistrant des artistes dans son studio. L’homme d’affaires est reconnaissant de RAC, qui « m’a donné la confiance nécessaire pour plonger dans cette industrie, développer mes connaissances et perfectionner mes compétences. L’institut m’a donné les outils nécessaires pour réussir ».

Le business en tant qu’artiste indépendant

Jones s’est rapidement rendu compte qu’il devait acquérir toutes les compétences nécessaires pour tout faire lui-même afin de minimiser les dépenses et de maximiser les profits. « Tout faire soi-même présente des avantages majeurs : l’écriture, la composition, l’enregistrement/mastering, la production vidéo, les sites web, la réservation de salles, la gestion de tournées, le DJing, l’organisation d’événements, le merchandising, la sonorisation en direct, la conception graphique et la photographie sont autant d’éléments qui seraient considérés comme des dépenses pour les artistes qui débutent sans aucun financement. Même si cela représente beaucoup de travail, le fait de contrôler tous les aspects de votre carrière vous permet de la mener à bien aussi longtemps que vous le souhaitez ». 

Jones trouve cette faculté d’avoir le contrôle très libérateur, c’est pourquoi il a également ajouté son propre label à l’équation, estimant que tout artiste indépendant doit avoir à la fois un studio et un label pour contrôler pleinement sa carrière. « Il y a beaucoup de gens louches dans l’industrie de la musique qui vous promettent tout mais ne tiennent pas leurs promesses. De nombreux artistes indépendant.e.s se retrouvent bloqué.e.s et se découragent. Plus vous en savez sur la production et l’aspect commercial de l’industrie, plus vous avez de chances de réussir », explique-t-il.

Ce rêve se doit d’inclure des idées pour augmenter les revenus. Jones estime que l’industrie musicale repose sur « 70 % d’affaires et 30 % de talent » et il tire la majorité de ses revenus des tournées et de la vente de produits dérivés. Il a commencé à imprimer divers vêtements avec son logo et diverses images, allant de groupes populaires à des artistes de hip-hop décédés. Avec cet état d’esprit proactif, il envisage de proposer des services d’impression de produits dérivés pour les entreprises et les artistes. En fin de compte, le fondateur de 730 Studio reconnaît qu’ « il existe de nombreuses recettes différentes pour le succès, mais seulement quelques-unes qui continueront à survivre à long terme ».

« Visez la lune, ciblez les étoiles et ne laissez jamais personne réduire votre éclat »

Mista Jones

Mista Jones apprécie également la musique et son langage universel comme moyen de partager ses expériences et d’exprimer les émotions refoulées. Lorsqu’il a reçu un courriel d’un homme qui lui disait que sa chanson l’avait aidé à traverser une période difficile de sa vie, il a réalisé que faire de la musique n’était pas seulement pour lui, mais aussi pour tous ceux et celles qui ont connu des difficultés similaires. Son leitmotiv est de s’efforcer chaque jour d’être la meilleure version de lui-même et il veut partager le fait que « vous pouvez réaliser tout ce que vous voulez » à travers sa musique.

En 2024, vous trouverez Mista Jones en train de préparer une nouvelle tournée canadienne, de partager la scène avec D12 et Obie Trice en mars, tout en travaillant sur de nouveaux vidéoclips. Gardez également un œil sur sa prochaine collaboration avec Cam’ron.

Écrit par Caroline Boivin

Illustration par Holly Li